Oyem : quand le DGBFiP se substitue au ministre des TP !
Contrairement à son prédécesseur qui brillait par sa discrétion, le nouveau Directeur général du Budget et des Finances publiques (DGBFiP) semble, lui, opter pour une approche omniprésente. Nommé en marge du conseil des ministres du 28 septembre dernier, Aurélien Marcel Mintsa Mi Nguema, par ailleurs demi-frère du président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema, semble désormais vouloir se substituer au ministre des Travaux publics, le Général Flavien Nzengui Nzoundou, alors même que les rapports d’exécution budgétaires du 4ème trimestre 2022 et ceux de l’exercice 2023, qui relèvent de ses véritables missions, sont toujours attendus.
« Sur le terrain » dans la province du Woleu-Ntem, avant de poursuivre dans le Moyen-Ogooué et la Ngounié afin, selon diverses sources, de toucher du doigt l’effectivité de la mise en œuvre des chantiers annoncés par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, le DGBFiP, Aurelien Marcel Mintsa Mi Nguema, se la joue ministre des Travaux publics sans que ses supérieurs hiérarchiques, le ministre en charge des Comptes publics et le secrétaire général dudit département ministériel, n’aient à le rappeler à l’ordre. Nommé le 28 septembre dernier pour, entre autres concevoir les différents éléments de la politique budgétaire de l’Etat, élaborer les normes de préparation, d’exécution et surtout diffuser les référentiels des documents budgétaires, ce dernier semble vouloir ajouter une corde à son arc.
Loin des rapports d’exécution budgétaires et autres rapports économique, social et financier dont il est censé coordonner l’élaboration par ses équipes, afin que nul n’ignore le niveau d’exécution des dépenses de l’Etat et surtout les arbitrages qui sont effectués, le demi-frère du nouvel homme fort du pays semble bien plus enclin au terrain politique. C’est d’ailleurs ce que laisse penser sa déclaration à Oyem, localité du septentrion dont il est originaire, lorsqu’il souligne que « le lancement de ces chantiers obéit à la volonté du Chef de l’Etat de répondre, le plus rapidement possible, aux doléances soumises par les populations lors de sa visite, en décembre dernier ». Comme s’il était membre du gouvernement et qu’il avait reçu le mandat du Premier ministre pour agir de la sorte.
Une omniprésence qui rappelle celle « des collégiens » du régime déchu
Cette omniprésence « sur le terrain » du magistrat parachuté Directeur général du budget et des finances publiques, alors même que les rapports d’exécution budgétaires du 4ème trimestre 2022 et ceux de l’exercice 2023 sont toujours attendus. Ces dernières sorties rappellent quelque peu l’attitude de certains proches du président déchu Ali Bongo Ondimba qui n’en avaient ni le rôle au regard de la loi ni la compétence pour le faire. Dans le cas d’espèce, l’administration publique gabonaise dispose d’un Directeur général des travaux publics, censé jouer ce rôle. Un rôle pleinement dévolu au ministère des TP et ces agents, dont la dotation budgétaire prévue pour l’exercice 2024 se chiffre à un peu plus de 5,778 milliards de FCFA.
Au final, même si elles partent d’une bonne volonté de la part du principal intéressé, ces « visites inopinées » d’une des personnalités les plus importantes de l’appareil budgétaire, ne doivent pas faire oublier à ce dernier, ses missions. Lesquelles sont principalement axées autour de la gestion du budget de l’Etat et des dépenses publiques, le contrôle de l’ensemble des ressources et des charges publiques, la gestion des patrimoines de l’Etat, l’élaboration, le suivi budgétaire et surtout la centralisation des passations des marchés.