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Mouvement d’humeur à Comilog : un cahier de charge méconnu d’un bon nombre d’employés

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6 syndicats de travailleurs de la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) ont déposé un préavis de grève le mardi 20 août dernier, déclenchant un remue-ménage sur les réseaux sociaux. Pour mieux comprendre la situation, la rédaction de Gabon media time (GMT) s’est rendue sur place à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, pour échanger directement avec les employés du premier producteur de manganèse au monde.

À l’approche des négociations triennales, les syndicats SYLTRAC, SYMIGA, SYNATIEX, SYNAC, SMIC, et STRIMM ont présenté un cahier de charges énumérant plusieurs revendications, dont la plus notable est le départ de l’Administrateur Directeur Général (ADG), Léod Paul Batolo. Cependant, les discussions sur place ont révélé que bon nombre d’employés ne se reconnaissaient pas dans ce cahier de charges ou n’étaient pas en accord avec toutes les revendications mises en avant. Cette divergence d’opinions soulève des questions sur la représentativité des syndicats en question et laisse planer un doute sur l’unité du mouvement et la légitimité des accusations portées contre la direction de Comilog.

Un cahier des charges sans l’adhésion de tous

Notre ronde sur différents sites de COMILOG nous a permis d’échanger avec plusieurs salariés bien que certaines personnes sollicitées ont choisi de ne pas s’exprimer sur la question.  Du plateau Okouma à la zone industrielle en passant par le Complexe métallurgique de Moanda (CMM) et l’hôpital Comilog, le constat est le même ; les employés n’ont pas le même niveau d’information sur le préavis de grève. Si les uns adhèrent totalement au cahier de charges, certains n’en ont pas connaissance quand d’autres ne se reconnaissent que dans certains points. « Il y a eu des échanges entre la direction générale et les responsables syndicaux puis ce préavis de grève. Qu’est-ce qui ne s’est pas bien passé entre eux? Quels sont les points d’incompréhension ? », s’est interrogé un délégué du personnel en regrettant de n’avoir pas été entretenu ou du moins informé par les deux parties. Dans son équipe, nombreux sont ceux qui n’ont jamais eu connaissance des revendications contenues dans le cahier des charges, qu’ils soient syndiqués ou non. 

Pour le reste, si les revendications contenues dans le cahier des charges sont légitimes, la mise à prix de Leod Paul Batolo frise le ridicule tant la réponse à ces préoccupations ne nécessite pas de mettre le chef à la porte. Néanmoins, ils s’accordent à dire que certains services sont en sous-effectif, qu’il y a un problème d’évolution des carrières et que le système de Mise à disposition (MAD) ne leur convient pas. « Il faut intégrer les MAD pour éviter les départs volontaires liés à un avenir incertain et renforcer les équipes parce que la charge de travail est importante », a indiqué un agent de la zone industrielle.

Comilog ouvert à la discussion 

Si l’administration de Comilog s’est étonnée de ce que des points aient été ajoutés au cahier de charges initial notamment  elle s’est dit disposée à évoquer les nouvelles préoccupations sur la table des discussions. Toutefois, elle a tenu à apporter la bonne information en organisant des séances de sensibilisation sur tous ces sites. Elle a affirmé ne disposer que d’une trentaine de MAD et valoriser le dialogue social contrairement aux accusations de mépris qui lui sont faites. Depuis 2012 l’entreprise tient d’ailleurs presque chaque année un accord d’établissement qui permet d’augmenter les salaires de base et les avantages des salariés. De plus, en 2 ans, l’entreprise a cumulé 150 h de réunions entre la direction générale et les partenaires sociaux. Concernant les accusations de licenciement abusif, la directrice des ressources humaines et santé au travail, Safi VIRGINIUS a affirmé que « depuis 2019 il y a eu 44 licenciements soit 0,2% de l’effectif contre plus de 600 recrutements sur la même période ». Non sans préciser que le processus de licenciement inclut une commission de constatation de la faute à laquelle prennent part 2 délégués du personnel. 

Pour l’administration et pour certains employés, une grève ne profitera à personne puisqu’elle engendrera une baisse de la productivité. Toute chose qui aura une incidence sur les primes comme en 2023. En attendant le 03 septembre, date d’échange autour du préavis de grève, la Comilog invite ses salariés à la table des discussions. 

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