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Mines : entre ambitions et manque de vision économique 

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Le Gabon se trouve à un tournant décisif avec son ambition de produire 100 millions de tonnes de minerai par an, notamment grâce à l’exploitation des gisements de Bélinga, Baniaka et Milingui. Pour soutenir cette croissance, d’énormes investissements infrastructurels sont prévus, incluant un réseau ferroviaire de 1200 km, une nouvelle centrale hydroélectrique, et un port en eau profonde à Mayumba. Toutefois, cette ambition contrastée par l’absence de réformes économiques profondes dans le Projet de Constitution de la 2ème République remet en question la viabilité à long terme de ce projet.

Le Gabon, qui mise sur le secteur minier pour diversifier ses sources de revenus, peine à moderniser ses institutions économiques. Le cadre constitutionnel actuel, malgré l’importance accordée à la gestion des ressources naturelles, ne propose pas de réforme pour améliorer la gestion de ces richesses, ni pour encourager la diversification. Cette situation laisse le Gabon dépendant des matières premières, sans véritable plan pour développer d’autres secteurs économiques, comme le numérique ou les énergies renouvelables, malgré la demande croissante des partenaires financiers internationaux et des marchés mondiaux. 

Un manque de réformes incompréhensibles 

En parallèle, les infrastructures prévues – telles que le chemin de fer Bélinga-Mayumba et la centrale hydroélectrique – nécessitent des réformes fiscales et structurelles pour garantir que les bénéfices de ces projets profitent à l’ensemble de la population. Le manque de réformes dans la nouvelle constitution ne permet pas d’envisager une redistribution équitable des richesses. Les populations locales, souvent éloignées des centres de décision, risquent d’être exclues des retombées économiques de ces grands projets, perpétuant ainsi les inégalités. Le projet de constitution ignore également les réformes nécessaires pour alléger la pression fiscale sur les citoyens, au moment même où les infrastructures minières requièrent des financements massifs.

Cette situation démontre une déconnexion entre les ambitions de développement du Gabon et les réformes institutionnelles nécessaires pour les accompagner. Bien que le pays aspire à devenir un acteur clé du secteur minier africain, l’absence de réformes économiques structurelles dans la constitution empêche de créer un environnement favorable à une croissance durable et inclusive. Sans une réforme du cadre fiscal et une meilleure gouvernance, les ambitions minières du Gabon risquent de profiter uniquement à une minorité, au détriment du développement à long terme de l’économie nationale.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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