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Michel Menga: «c’est compliqué de mettre en application les droits d’auteur»

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La problématique des droits d’auteur au Gabon n’est résolument pas prête de connaître son épilogue, comme l’a laissé entendre le ministre de la Culture et des Arts Michel Menga M’Essone, face aux journalistes sur le plateau de l’émission Face à Vous le vendredi 13 août dernier. Malgré l’existence d’une loi datant de juillet 1987 et encadrant le domaine culturel et artistique, la mise en application des droits d’auteurs ferait encore face à de nombreux écueils d’ordre organisationnel, corporatif et financier. 

Le ministre de la Culture et des Arts vient de répondre à une question qui fait régulièrement l’objet des échanges au sein de la communauté artistique gabonaise. « Les artistes gabonais pourront-ils un jour jouir de leur art? ». A l’analyse des propos du membre du gouvernement intervenant sur le plateau de l’émission Face à Vous, tout porte à croire que la « galère » des artistes a encore de beaux jours devant elle.

En effet, bien que le Gabon soit doté d’une loi (vieille de 34 ans ) censée protéger les droits d’auteur, ce dossier fait encore couler beaucoup d’encre et de salive. Le ministre de la Culture a pointé du doigt la difficulté de l’interprétation de ladite loi. « Le dossier des droits d’auteur est vaste, c’est compliqué à mettre en application (…) Il ne suffit pas de prendre un texte pour qu’il soit appliqué. Il faut veiller à ce que les conditions soient réunies pour que la loi soit appliquée. C’est donc ce qui cause tout ce bruit », a-t-il expliqué. 

En parlant des conditions freinant l’application des droits d’auteur au Gabon, Michel Menga faisait ainsi référence aux « lourdeurs » administratives, en l’occurrence celles rencontrées au Bureau gabonais des droits d’auteur et des droits voisins (Bugada). Il a également évoqué le non-paiement des redevances par les opérateurs économiques au Bugada. À en croire le membre du gouvernement, ces derniers prétendent être asphyxiés par différentes taxes liées à leurs activités. « La loi existe mais nous avons du mal à la faire respecter », a-t-il renchérit. 

Sur le front des propositions, Michel Menga M’Essone a dit être à pied d’œuvre pour pallier le problème. « Nous sommes en train de mettre en place un système de communication avec les entreprises qui doivent payer au Bugada », s’est-il voulu rassurant. 

Il faut dire que ces propos du ministre de la Culture en 2021, 34 ans après la consécration législative des droits d’auteurs et des droits voisins viennent conforter un état de fait qui est depuis plusieurs années une évidence: « la Culture est le parent pauvre du gouvernement ». Alors que les professionnels et interprètes de l’art nourrissent l’espoir d’une réelle professionnalisation, voilà qui vient une fois de plus doucher cet optimisme. 

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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