Mays Mouissi : « l’économie gabonaise est convalescente »
C’est à la faveur d’une interview accordée à notre confrère Jeune Afrique que Mays Mouissi a fait le diagnostic de l’économie gabonaise. En dépit des annonces et programmes vendus par le gouvernement, l’analyste économique souligne que le Gabon est convalescent. Et ce, faute de mise en œuvre stricte des mesures prises.
À l’heure où le Chef de l’État Ali Bongo Ondimba dresse un bilan des plus élogieux de son second septennat, la réalité est que la situation économique est des moins reluisantes. D’ailleurs, interrogé à ce propos, Mays Mouissi n’est pas allé par le dos de la cuillère en déclarant qu’elle est « convalescence ».
L’économie gabonaise convalescente ?
C’est en tout cas ce qu’a révélé l’expérimenté analyste financier. Ce dernier, très au fait des orientations budgétaires, a dressé un bilan lucide de la situation. « L’économie gabonaise est convalescente. Elle a subi coup sur coup la crise post-électorale de 2016, les conséquences de l’AVC du président Ali Bongo Ondimba en 2018 ».
Poursuivant sa démonstration, Mays Mouissi évoque également « la pandémie de Covid-19 et les confinements en 2020, puis en 2021 et, plus récemment, les conséquences de la guerre Russie-Ukraine, en particulier sur les prix des matières premières alimentaires ». Des facteurs rédhibitoires à la relance.
La dépendance aux emprunts comme épine dorsale
S’il n’est pas défaitiste, Mays Mouissi souligne tout de même que l’appétence de l’État à s’endetter plombe la dynamique censée être impulsée par le Plan d’accélération de la transformation (PAT). « Trop endetté pour investir et financer directement des grands projets structurants », a-t-il indiqué.
Aussi, ajoute-t-il, que l’État gabonais a fondé toute sa stratégie de financement des infrastructures sur des partenariats public-privé (PPP). Lesquels obéissent à un schéma trop long pour relancer une économie. Résultat, les travaux n’arrivent pas à démarrer. L’incidence directe sur les taux de croissance qui ont considérablement chuté. Passant de 8% à 3% au plus.