Loi de finances 2025 : coupe drastique de 5 milliards de Fcfa dans le budget des bourses du secondaire

C’était l’une des mesures phares annoncées par Brice Clotaire Oligui Nguema au début de la transition : le rétablissement des bourses scolaires pour les élèves du secondaire. Une décision accueillie avec enthousiasme après plusieurs années de suspension, et qui avait renforcé la popularité du président de la Transition de l’époque. Toutefois, deux ans après cette décision symbolique, la conjoncture économique difficile que traverse le pays a imposé un ajustement budgétaire radical. Dans le projet de loi de finances 2025, le gouvernement a réduit de manière significative l’enveloppe allouée aux bourses du secondaire, passant de 12 milliards de Fcfa en 2024 à seulement 7 milliards cette année. Une coupe drastique de près de 42%, pourtant passée inaperçue.
Il faut rappeler que plusieurs économistes avaient, dès 2023, émis des réserves sur la pertinence du retour de cette ligne budgétaire. Pour ces experts, dans un contexte marqué par une dette publique préoccupante et un taux de chômage des jeunes dépassant les 40%, cette mesure, bien qu’appréciée sur le plan social, apparaissait difficilement soutenable financièrement. La baisse actuelle du budget alloué aux bourses semble donc confirmer leurs inquiétudes.
Le gouvernement fixe le cap sur l’investissement
Le supérieur est également affecté par cette coupe budgétaire, avec une réduction de 5 milliards de Fcfa. Si cette somme peut sembler mineure face aux 75 milliards encore disponibles, elle impactera toutefois des milliers d’étudiants. Globalement, l’enveloppe consacrée aux bourses passe donc de 92 milliards à 83 milliards de Fcfa, soit une baisse de près de 10%, qui pourrait fragiliser davantage les jeunes issus de milieux modestes. Ce recul budgétaire interpelle, d’autant qu’il survient à un moment où les besoins en soutien scolaire n’ont jamais été aussi élevés.
Le gouvernement justifie ces coupes par sa volonté de réorienter les priorités budgétaires vers l’investissement productif. Ainsi, le budget d’investissement a été relevé à 592,6 milliards de Fcfa contre 497,8 milliards l’année précédente. Pourtant, dans le même temps, les dépenses de personnel de la Fonction publique, qui absorbent une part importante des ressources de l’État, ont augmenté de 6%, atteignant le seuil record de 825 milliards de Fcfa. Ce paradoxe soulève une question centrale : pourquoi réduire les aides aux élèves et étudiants tout en maintenant, voire augmentant, des charges structurelles peu génératrices de croissance ?
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