Libreville : un réseau de faux papiers démantelé, la DGDI éclaboussée

Un reportage diffusé le 24 juillet 2025 sur Gabon 1ère a révélé l’ampleur d’un réseau de faussaires opérant depuis près d’une décennie… avec la complicité active d’agents en poste à la Direction générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI). Une infiltration qui met en cause la fiabilité même de l’institution censée protéger l’intégrité des documents officiels au Gabon.
C’est depuis les murs de la prison centrale de Libreville que le cerveau de l’opération pilotait un système bien huilé. Attestations de réussite au Bac ou au BEPC, actes de naissance, certificats médicaux estampillés de cachets français, certificats de nationalité, voire passeports biométriques… Aucun document n’échappait à cette usine à faux, active depuis près de dix ans.
Chaque pièce falsifiée était vendue entre 50 000 et 500 000 FCFA, générant des profits colossaux. Ce commerce de la fraude reposait sur un réseau ramifié… jusqu’au cœur de l’administration.
La DGDI, gardienne défaillante de l’identité nationale
L’élément le plus alarmant de cette affaire reste la participation directe d’agents en service à la DGDI. L’un des prévenus, entendu lors de l’enquête, confesse sans ambages : « J’ai fait établir mon passeport au CEDOC. La dame m’a demandé 500 000 FCFA. J’ai suivi la procédure normale. » Une déclaration glaçante, qui révèle la banalisation de la fraude au sein même de l’organisme chargé de la prévenir.
Que des agents de la DGDI monnayent l’authenticité de documents officiels aussi sensibles que les passeports révèle une faillite grave du système de contrôle interne. Il ne s’agit plus seulement d’un scandale de corruption, mais d’un péril pour la sécurité nationale.
Une institution discréditée, un État défié
Alors que le gouvernement prône la moralisation de la vie publique et la rigueur dans la délivrance des pièces d’état civil, cette affaire jette une ombre durable sur la crédibilité de la DGDI. Elle interpelle également sur l’efficacité des services de contrôle et de supervision dans l’appareil administratif gabonais.
Face à cette infiltration criminelle, une seule question demeure : combien d’autres réseaux dorment encore au sein de nos institutions ? Le président Brice Clotaire Oligui Nguema et son gouvernement accepteront-ils que les failles de l’ancien système perdurent sous le vernis de la transition ? Les Gabonais, eux, attendent des sanctions exemplaires.
GMT TV