Libreville : les populations réfractaires au nouveau mode de ramassage des ordures
La nouvelle doctrine de lutte contre l’insalubrité axée sur la collecte de proximité, mise en place sur instruction du Chef de l’Etat, est entrée dans sa phase effective le lundi 02 septembre 2024 dans le 6e arrondissement de Libreville. Cette initiative vise à améliorer la propreté de la ville en remplaçant les bacs à ordures par une collecte de proximité, effectuée par la société Clean Africa. Pourtant, malgré cette mesure, de nombreux habitants persistent à jeter leurs déchets dans les rues et carrefours, défiant ainsi les efforts des autorités.
Le nouveau programme de ramassage facilité par le bétonnage des voies secondaires repose sur un calendrier précis. Trois fois par semaine, les équipes de Clean Africa sillonnent les quartiers pour collecter les déchets. Les lundis sont dédiés aux déchets non revalorisables comme les plastiques et les métaux, tandis que les mercredis sont réservés aux encombrants tels que les matelas ou vieux appareils électroménagers. Ce mode de gestion plus ciblé, conçu pour améliorer la qualité de vie et la santé publique, peine cependant à être suivi par les populations.
L’urgence d’un changement des mentalités
Au quartier Nzeng-Ayong par exemple, au cœur du 6e arrondissement de Libreville, le constat est alarmant. Malgré l’absence des bacs à ordures, les coins de rue et carrefours sont remplis de tas d’immondices. Les habitants, habitués à se débarrasser de leurs déchets dans l’espace public ne respectent pas le nouveau système de collecte. Lors de notre passage à proximité d’un établissement scolaire, nous avons surpris en flagrant délit une femme jettant son sac de déchets près d’un panneau d’interdiction, ignorant ainsi la mesure destinée à protéger la santé des enfants.
La résistance des habitants face à ce changement reflète un problème plus profond : la nécessité de sensibiliser davantage la population à l’importance de ce nouveau mode de collecte des déchets ménagers. En dépit de l’intensification des campagnes de communication par les autorités, les mauvaises habitudes semblent tenaces. Le succès de cette lutte contre l’insalubrité dépendra pourtant en grande partie de l’adhésion des citoyens à cette initiative. Pour l’heure le défi est de convaincre les habitants d’adopter de nouvelles habitudes.