Gabon : élection à la Fegahand, Nicole Asselé dénonce une exclusion politique déguisée

Écartée de la course à la présidence de la Fédération gabonaise de handball, Nicole Asselé dénonce une manœuvre politicienne sous couvert de procédure électorale. L’ancienne présidente de la Fegahand, par ailleurs sœur de l’ex-chef de l’État, clame son indépendance politique et entend contester son invalidation sur la base des textes en vigueur.
Une disqualification contestée sur fond de soupçons politiques. C’est une nouvelle controverse qui secoue le milieu sportif national. Alors que la Fédération gabonaise de handball (Fegahand) s’apprête à renouveler son bureau exécutif, la candidature du Dr Nicole Asselé, ancienne présidente de la Fédération et figure du sport gabonais, a été invalidée par la commission électorale. Une décision qui suscite l’incompréhension de l’intéressée, laquelle y voit une exclusion injustifiée aux relents politiques.
« Oui, je suis la sœur du président déchu. Et alors ? Je suis toujours une Gabonaise », a-t-elle déclaré dans une sortie publique le 31 juillet 2025, fustigeant une stigmatisation fondée sur son nom de famille plus que sur des critères objectifs.
«Je ne suis dans aucun parti politique» : Nicole Asselé recadre le débat
Accusée, depuis la transition politique d’août 2023, d’avoir pris position contre le référendum constitutionnel ou d’avoir soutenu un candidat d’opposition, Nicole Asselé réfute catégoriquement toute affiliation partisane. « Moi, je ne suis pas opposante. Je ne suis dans aucun parti politique. Et je l’ai toujours dit », a-t-elle insisté, en marge de la polémique.
Elle affirme que ces rumeurs sont instrumentalisées pour justifier son éviction du processus électoral. « Quand vous avez des arguments, on se retrouve sur le terrain, on expose nos projets et on choisit. Mais on ne passe pas par derrière pour faire annuler les candidatures », a-t-elle déploré.
Appel au respect des textes et de l’esprit sportif
Face à ce qu’elle qualifie de « manœuvre déguisée », Nicole Asselé se réfère à l’histoire du sport gabonais pour dénoncer une dérive. Elle rappelle que, dans les années 1990, certains responsables de fédérations étaient pourtant membres de partis d’opposition sans que cela ne soit un frein à leur participation. « Nous sommes d’abord des Gabonais passionnés de sport. Le reste n’a pas sa place dans ce débat », a-t-elle martelé.
Tout en appelant à une forme de désescalade, elle promet de faire valoir ses droits : « La loi reste la loi. On va s’appuyer sur les textes et on verra qui a raison. J’en ris, parce que je les connais, ces textes. Et je sais que j’ai raison », a-t-elle conclu, avec détermination.
Une affaire symptomatique de la politisation du sport gabonais. Dans un contexte national où l’appartenance réelle ou supposée à une famille politique peut être instrumentalisée pour exclure, le cas Nicole Asselé soulève une question de fond : le respect du droit à l’engagement citoyen, au-delà des affiliations ou des histoires familiales. Alors que le processus électoral se poursuit à la Fegahand, l’issue de ce bras de fer juridique pourrait bien faire jurisprudence dans la gouvernance associative au Gabon.
GMT TV