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Insécurité : les patrouilles pédestres toujours invisibles dans les quartiers 18 mois après l’annonce

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Malgré l’augmentation constante des budgets alloués aux Forces de défense et de sécurité et la livraison régulière de nouveaux véhicules, le sentiment d’insécurité demeure profondément ancré chez les Gabonais. Entre braquages nocturnes, cambriolages, agressions à main armée et racket policier, les populations vivent dans la crainte permanente. Le 16 avril 2024 pourtant, le chef de l’État avait remis des moyens roulants aux unités opérationnelles, annonçant avec force la reprise des patrouilles pédestres censées ramener la quiétude dans les rues. Dix-huit mois plus tard, la promesse semble s’être dissoute dans le silence des ruelles désertes.

Dans les quartiers populaires du Grand Libreville, la déception est palpable, 18 mois après l’annonce par le chef de l’Etat de la mise en place de patrouilles motorisées et pédestres. Les habitants disent ne pas voir de policiers en patrouille à pied, ni dans les véhicules alors que les agressions se multiplient à la tombée de la nuit. « Les seuls uniformes qu’on croise, à de rares moments, ce sont ceux qui viennent faire des arrestations musclées », déplore un riverain du quartier Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement de Libreville. Face à l’absence de présence dissuasive sur le terrain, certains citoyens organisent eux-mêmes des rondes de surveillance, souvent au péril de leur sécurité, comme c’est le cas au PK8 derrière la station.

Des budgets colossaux pour des résultats invisibles

En 2026, le budget de la sécurité connaîtra encore une hausse spectaculaire. Plus de 205 milliards de francs CFA sont prévus pour le fonctionnement de la Défense nationale et 71 milliards pour le ministère de l’Intérieur, tandis que les investissements dépasseraient les 360 milliards de francs CFA. Ces fonds devraient permettre la réhabilitation des casernes, l’achat d’équipements modernes et de nouveaux véhicules. Sur le papier, rien ne manque à la police ni à l’armée pour assurer la sécurité publique. Dans les faits, les résultats tardent à se matérialiser.

Malgré ces efforts financiers considérables, le racket, les bavures policières et les agressions continuent d’alimenter la colère populaire. Lors d’une enquête récemment publiée par Afrobarometer, les gabonais ont très majoritairement pointé la corruption des policiers et gendarmes. Pendant ce temps, les rues du Grand Libreville restent livrées à elles-mêmes, symbole d’une promesse de sécurité qui, pour l’heure, n’a pas encore trouvé sa traduction concrète sur le terrain.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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