Guerre à Gaza : véto des États-Unis contre cessez-le-feu de l’ONU
Les États-Unis ont opposé, le mercredi 20 novembre 2024, leur veto au Conseil de sécurité de l’ONU, bloquant une résolution appelant à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza. Cette initiative, soutenue par 14 des 15 membres du Conseil, visait à mettre fin aux violences qui ravagent la bande de Gaza depuis plus d’un an. La perte des dizaines de milliers de victimes, principalement civiles, n’a pas dissuadé Joe Biden.
Le texte proposé, élaboré par les dix membres élus du Conseil, demandait un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas. Cela emportait également la libération de tous les otages détenus à Gaza. Cependant, l’ambassadeur américain adjoint à l’ONU, Robert Wood, a justifié son veto en arguant qu’un cessez-le-feu inconditionnel risquait de renforcer le Hamas et d’empêcher les négociations. Il a notamment estimé que ce message aurait encouragé le groupe à éviter des pourparlers de paix.
Les USA contre le reste du monde
Le veto américain a été largement critiqué, notamment par l’Autorité palestinienne. Laquelle a dénoncé le soutien constant de Washington à Israël. Tout en estimant que cette position favorisait la poursuite des « crimes contre l’humanité » à Gaza. L’organisation des Nations unies, par le biais de l’ambassadeur slovène Ondina Blokar Drobic, a souligné que l’inaction du Conseil abandonnerait une génération d’enfants gazaouis à la guerre.
Notons que depuis le début de la guerre en octobre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU a peiné à adopter une position unifiée. Les États-Unis ont régulièrement utilisé leur veto pour protéger Israël. De nature à rendre difficile toute résolution d’envergure visant à résoudre le conflit ou à alléger la crise humanitaire. Ce nouvel échec diplomatique met en lumière les fractures internationales profondes concernant la guerre à Gaza.
Ce statut quo au conseil de sécurité a des implications majeures pour la stabilité de la région. Pour les défenseurs des droits humains l’administration américaine,qu’ils espéraient plus flexible avec l’arrivée de Donald Trump, protège les autorités israéliennes. « les États-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l’humanité », a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.