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Gabon : Ya Johnny met à l’index Théophile Ogandaga dans la gestion de la SOTRADER SA

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Sous le coup d’une liquidation anticipée, la Société de transformation agricole et de développement rural (SOTRADER), créée par le Gouvernement (51%) et son partenaire OLAM (49%) dans le but de piloter le Projet d’Appui au Programme GRAINE phase 1 (PAPG1), continue de faire couler encre et salive. Ce fut encore le cas ce mercredi 15 mai à l’occasion d’une plénière à l’assemblée nationale de transition, où l’actuel ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Jonathan Ignoumba, a clairement mis à l’index l’ancien DirCab Théophile Ogandaga quant à l’opacité dans la gestion de cette entité, pourtant créée dans l’optique de répondre aux besoins alimentaires primaires du pays tout en créant un climat de sécurité alimentaire.

Plus de 133 milliards de FCFA mobilisés pour le Projet d’Appui au Programme GRAINE dans ses phases 1 et 2 au 31 décembre 2022. C’est le montant colossal injecté par l’Etat Gabonais, son partenaire la Banque Africaine de développement (BAD) et la compagnie Olam pour ce programme conçu dans le but de contribuer à rendre le Gabon, autosuffisant en denrées alimentaires vivrières d’une part et exportateur net d’huile de palme de l’autre. Si le second pan, commercial, a pu être mis en œuvre faisant du Gabon l’un des principaux producteurs d’huile palmiste de la sous-région avec des exportations vers le Cameroun notamment, le premier volet a été tué dans l’œuf par de nombreux dérapages.

Revenu sur cette épineuse question à l’heure où le gouvernement vient d’annoncer la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG), conformément aux directives du Président de la Transition, le vice-président de l’Assemblée nationale de transition, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso a tenu à en savoir plus. En questionnant le membre du gouvernement sur les dessous de cette société d’Etat, la réponse a été claire, seul l’ancien Dircab d’Ali Bongo Ondimba, Théophile Ogandaga pourrait fournir des réponses. « Partant d’Olam pour la présidence de la République, ce dernier s’est retrouvé lui-même PCA de Sotrader SA (…) la gestion de la société incombait donc à la présidence » a ainsi indiqué Jonathan Ignoumba. 

Quand le ministère de l’agriculture se dédouane

Pourtant sous la tutelle du ministère de l’agriculture et de l’élevage, Sotrader SA, remplacé aujourd’hui par la SAEG qui a pour objectif de dynamiser les secteurs de l’agriculture et de l’élevage au Gabon et dont le capital social est entièrement détenu par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), semble donc étrangement inconnu à celui-ci, alors même que c’est ce département qui était chargé de la mise en œuvre du Programme GRAINE. Sempiternel problème dans notre administration publique, la continuité de service est donc une nouvelle fois au cœur des débats et devrait conduire à une nouvelle fuite en avant de l’argent public puisque « Théophile Ogandaga n’est pas au Gabon ». 

Présenté par certains comme l’un des artisans majeurs du projet de Gabon Special Economic Zone (Nkok) ou encore comme un homme de rigueur et d’une grande efficacité, Théophile Ogandaga semble pourtant s’être engouffré avec maestria, dans l’ambitieux programme de la  Sotrader. Proche de Noureddin Bongo, lui qui occupait le poste de Directeur général adjoint du groupe Olam au Gabon avant d’être parachuté à la tête du cabinet du président, traîne cette casserole à plusieurs dizaines de milliards de FCFA sans être inquiété. Chose étonnante à l’heure de la restauration des institutions.

Dans un contexte de restauration et de restructuration, où la SAEG devrait également bénéficier d’un appui financier aussi colossal que la Sotrader au regard de l’urgence de développer une véritable politique agricole, cette absence de contenu au sein du département agriculture, inquiète d’autant plus. A l’heure où le gouvernement a été sommé par le président de la Transition de présenter un plan d’optimisation des ressources avec un fort accent mis sur les Unités de Gestion de Projets (UGP), qui sont au coeur du processus d’investissements publics, il serait judicieux de mettre en place des mesures barrières afin d’éviter ce type de déresponsabilisation de la part des sectorielles, censés porter les politiques publiques. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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Un commentaire

  1. Bonjour,
    Avec le dérèglement climatique, le fait que nous soyons en bordure de l’océan et les multiples occurrences inédites
    ,de tremblement de terre de ces dernières années, ne serait il pas judicieux de considérer le littoral de Libreville comme une zone à risque? inondations, raz-de-marée,etc…
    Il faut peu être envisager des constructions à l’intérieur des terres ou des digues pour garantir une certaine pérennité des constructions .

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