Gabon: Vincent de Paul Massassa «a reçu 100 millions FCFA de la GOC», selon Patrichi
Alors que Christian Patrichi Tanasa Mbadinga a été condamné par la Cour criminelle spécialisée à 12 ans de réclusion criminelle, Mes Anges Kévin Nzigou et Calvin Job ont tenu à dénoncer le deux points deux mesures qui entourent cette décision à l’encontre de leur client. Pour ces derniers, l’actuel ministre du pétrole, Vincent de Paul Massassa, devrait être entendu pour avoir « reçu 100 millions FCFA de la GOC » et ce, au titre du règlement de la commission spéciale sur le risque de pénurie en produits pétroliers.
Posté devant les juges, droit dans ses bottes, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga a, durant son procès, fait une révélation complète sur les gestations financières qui lui valent d’être poursuivi pour « détournements de fonds publics ». S’il se défend d’emblée du fait qu’en qualité de Société anonyme (SA), Gabon Oil Company (GOC) fonctionne avec ses propres capitaux, il n’en demeure pas moins que l’ancien Administrateur directeur général admet avoir décaissé d’importantes sommes d’argent au profit de plusieurs entités dont l’Etat.
D’ailleurs, ses avocats ont tenu à révéler ce qui leur paraît abscons dans l’interprétation de la loi faite par la Cour criminelle spécialisée de Libreville avant de rendre son jugement. « Dans sa décision, la Cour considère comme détournements, le fait pour Monsieur Tanasa d’avoir, avec l’accord de la Présidence de la République, procédé au règlement de la somme de 100 millions pour les besoins de la commission spéciale qui planchait sur le risque de pénurie en produits pétroliers »,a rappelé Me Calvin Job.
Avant de poursuivre en affirmant, sur la base des déclarations faites par Patrichi Tanasa devant les juges, « cette somme a été remise au Ministère de l’Economie de l’époque, au ministre du Pétrole et au directeur général des Hydrocarbures, actuel Ministre du Pétrole, Vincent De Paul Massassa. Ces informations, si elles donnaient lieu à suspicion auraient dû justifier l’action du juge pour entendre l’ensemble des personnes citées », a-t-il conclu.
Seulement, l’ancien Administrateur directeur général de Gabon Oil Company semble faire fausse route sur l’identité de celui qui commandait la Direction générale des hydrocarbures au moment de sa nomination. Et d’autant plus que lors de sa nomination le 8 mai 2018, Vincent de Paul Massassa n’était plus aux affaires. En effet, il avait été évincé de la DGH, le 10 janvier 2018, après seulement 4 mois d’exercice puis remplacé par Bernardin Mve Assoumou. Avant d’effectuer un retour grâce en qualité de Ministre des Mines, du Pétrole, du Gaz et des Hydrocarbures le 2 décembre 2019 dans le gouvernement II de Julien Nkoghe Bekale.
GMT TV