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Gabon : vers une sortie de crise à la Justice après la suspension de la grève des greffiers

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Après deux mois de paralysie, le système judiciaire gabonais entrevoit enfin un retour progressif à la normale. Ce vendredi 5 avril, à l’issue d’assemblées générales organisées dans tout le pays, les greffiers ont annoncé la suspension de leur grève générale illimitée. Une décision motivée par des avancées significatives sur leurs revendications, notamment l’adoption en Conseil des ministres du projet de loi portant statut particulier des greffiers. Un soulagement pour la justice, mais aussi un signal fort envoyé aux autorités.

« La suspension de notre mouvement s’explique par plusieurs avancées majeures », a expliqué Me Christ Ndong, président du Syndicat national des greffiers du Gabon (Synagref), dans une interview exclusive à Gabonclic. Il a notamment salué la reprise du dialogue avec le ministère de la Justice, les rencontres avec le président de la Cour constitutionnelle et le Médiateur de la République, mais surtout l’audience tenue à la présidence de la Transition avec le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Le projet de statut des greffiers, longtemps attendu, a franchi des étapes cruciales : validation par le Secrétariat général du gouvernement, adoption en Conseil interministériel, puis en Conseil des ministres. « Cette reconnaissance institutionnelle de nos revendications justifie notre décision de suspendre la grève », a précisé Me Ndong, non sans rappeler que certains points demeurent en attente.

Des attentes toujours fortes dans un contexte de transition

Parmi les revendications non encore satisfaites figurent la dotation en costumes d’audience, la rénovation des palais de justice, mais surtout la promulgation effective du statut voté. Pour le président du Synagref, « ces chantiers doivent être poursuivis avec rigueur », en tenant compte du contexte particulier de transition politique que vit actuellement le pays.

Le syndicat dit avoir voulu faire preuve de responsabilité et préserver le bon déroulement du processus électoral en cours. « Nous avons fait le choix de suspendre notre mouvement dans l’intérêt supérieur de la nation, tout en restant vigilants quant à la mise en œuvre effective des engagements pris », a insisté le syndicaliste.

Une justice à refonder en profondeur

Cette mobilisation, inédite par sa durée et son intensité, aura permis de mettre en lumière les failles du système judiciaire gabonais. « Elle a rappelé au gouvernement l’urgence de réformes profondes », estime Me Ndong. Désormais, l’attention est tournée vers la promulgation du statut particulier, étape indispensable pour refonder une justice équitable, moderne et digne.

Alors que la Transition aborde un tournant crucial, les greffiers espèrent que leur cause servira de catalyseur à une réforme structurelle de la justice. Un chantier ambitieux, mais incontournable pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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