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Gabon : vers une scission du Parti démocratique gabonais ?

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C’était un moment de clarification de la ligne politique du Parti démocratique gabonais (PDG) dans le cadre de la nouvelle donne politique imposée par les militaires au pouvoir depuis le 30 août 2023. En effet, si la rentrée politique du parti a été l’occasion de clairement se positionner quant au soutien au CTRI et au général président Oligui Nguema, et surtout à propos de la consigne de vote lors du référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution, cette ligne risque sans doute de laisser des plumes sur son passage, au regard des divergences évidentes entre différents courants.

Depuis l’échec des Assises dites d’autocritique et de refondation, le Parti démocratique gabonais peine à parler d’une seule voix. Une situation qui est loin d’avoir été réglée lors de sa rentrée politique du 12 octobre 2024. Et pour cause, le soutien du parti vis-à-vis du CTRI et surtout l’appel à voter Oui au référendum étaient des lignes rouges fixées par Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a d’ailleurs brillé par une absence remarquée lors de ce rendez-vous pourtant crucial dans cette phase de reconstruction du parti.

Une scission évidente, malgré les assurances d’Angélique Ngoma

Après avoir pris ses distances des instances dirigeantes du parti au terme des Assises d’autocritique et de refondation, à la suite d’une divergence de vue avec le directoire provisoire sur l’attitude à adopter vis-à-vis du CTRI, Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui s’est ouvertement inscrit dans une opposition frontale à la politique du général Oligui Nguema, devrait logiquement claquer la porte du parti. Et ce ne sont pas les propos d’Angélique Ngoma, qui indiquait samedi « qu’il n’y aura ni scission, ni implosion du parti », qui changeront cet état de fait.

Absent lors de la rentrée politique du PDG, Alain-Claude Bilie-By-Nze avait clairement indiqué sur Gabon Media Time que le positionnement du parti sur la consigne au référendum déterminerait son avenir au sein de la formation politique. « Le prochain gros événement qui nous attend sur la place politique est le référendum. Sur cette question, j’ai dit ce que je pense du projet présenté. J’attends de voir la position du parti et en fonction de cela, nous allons solder nos comptes politiques. Soit, nous continuons ensemble, soit nous nous séparons », avait-il prévenu dans l’émission Le Canapé Rouge.

« Ensemble pour le Gabon », pour recycler les loyalistes à Ali Bongo ?

Il faut dire que les lignes de divergence sont nombreuses entre l’ancien Premier ministre et l’équipe dirigée par Angélique Ngoma. En effet, partisan d’une ligne dure vis-à-vis du CTRI, et étant resté loyal à Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui vient de lancer le mouvement politique « Ensemble pour le Gabon », considère que le parti, qui est sorti fragilisé du coup d’État, aurait dû faire un état de conscience en vue de tirer les leçons de cet échec collectif. Or selon lui, l’équipe dirigeante actuelle « s’y est refusée et s’y refuse toujours ». Suivant cette logique, le natif de Ntang Louli a jugé indécent de s’associer avec le pouvoir qui a plongé le parti dans un état de survie.

Or, Angélique Nguema et le directoire provisoire ont opté pour une approche collaborative avec les nouveaux hommes forts du pays, semble-t-il pour préserver certaines positions au niveau des hautes sphères de l’administration. En effet, le « parti de masse » dispose d’une cinquantaine de parlementaires de la transition, mais surtout d’une présence relativement importante au gouvernement et au sein de différentes autres sphères décisionnelles. 

Si pour l’heure, il semble prématuré de dire qui suivra Alain-Claude Bilie-By-Nze et Stéphane Germain Iloko dans cette stratégie d’opposition frontale au CTRI, une chose est certaine : ceux qui franchiront la ligne devraient pouvoir se fédérer autour du mouvement « Ensemble pour le Gabon », comme l’ont fait il y a quelques années Alexandre Barro Chambrier et plusieurs anciens du PDG, alors en rupture avec Ali Bongo, qui avaient lancé le PDG Héritage et Modernité. Nous y reviendrons !

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