Gabon : vers un gouvernement d’inclusion après la présidentielle ?

À l’issue de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema a été élu président du Gabon avec un score impressionnant de 90,35 % des voix, marquant la fin d’une transition militaire de 19 mois. Ce scrutin, le premier depuis la chute de la dynastie Bongo en août 2023, a été salué pour sa transparence par plusieurs observateurs, malgré des irrégularités mineures signalées. 

Avec une participation de 70,4 %, les Gabonais ont massivement plébiscité l’ancien général, qui s’est imposé face à sept autres candidats. Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre sous Ali Bongo et principal rival d’Oligui Nguema, a recueilli 3,02 % des suffrages, se classant deuxième. Malgré cette défaite, des sources proches du nouveau président évoquent la possibilité d’un gouvernement d’inclusion intégrant plusieurs figures de l’opposition, y compris Bilie-By-Nze. 

Un exécutif représentatif de l’expression des urnes ?

Cette démarche viserait à consolider l’unité nationale dans un pays marqué par des décennies de tensions politiques et d’inégalités sociales. Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a bâti sa campagne sur des promesses de rupture avec le passé, de lutte contre la corruption et de diversification économique, pourrait ainsi tendre la main à ses adversaires pour apaiser les clivages. Une telle initiative rappellerait ses efforts durant la transition, où il avait intégré d’anciens opposants et figures de la société civile dans les institutions.

Cependant, des défis majeurs l’attendent : chômage des jeunes, dépendance au pétrole et attentes élevées de la population. Si ce gouvernement d’inclusion se concrétise, il pourrait marquer une nouvelle ère pour le Gabon, tournée vers la réconciliation et le développement. Reste à savoir si cette volonté d’ouverture saura répondre aux aspirations d’un peuple en quête de changement. Pour les Gabonais, cette issue pourrait établir un climat apaisé à long terme comme sous Omar Bongo.