A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Gabon : Bilie-By-Nze appelle à un groupe de travail pour déterminer le statut de Libreville

Ecouter l'article

Pouvoir d’achat, démocratie, relance de l’économie, législatives et locales… Le 19 août 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, président d’Ensemble pour le Gabon et principal opposant au régime en place, a animé une conférence de presse largement consacrée aux préoccupations actuelles des Gabonais. Parmi ces dossiers, l’épineuse question du statut de Libreville s’est imposée comme l’un des points les plus sensibles. En réaction aux propos récents du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a appelé à mettre un terme à la géopolitique dans le choix des maires des grandes communes, Bilie-By-Nze a dénoncé des contradictions et exigé davantage de clarté. 

« On nous annonce la fin de la géopolitique. Cette déclaration est surprenante », a-t-il déclaré, soulignant que les délégués spéciaux avaient pourtant été nommés sur une base géopolitique, tout comme les têtes de liste de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Selon lui, ce double discours traduit une incohérence qui fragilise la crédibilité du pouvoir. « La fin de la géopolitique semble aller de pair avec la remise en cause de l’autochtonie. Alors, dans ce cas, sur quelle base ont été nommés les délégués spéciaux ? », a-t-il lancé, mettant en lumière ce qu’il considère comme une dérive institutionnelle. L’opposant a insisté sur la nécessité de définir clairement la place de Libreville dans le dispositif électoral national. 

Vers un statut particulier pour Libreville ?

Pour Bilie-By-Nze, une question centrale s’impose : Libreville doit-elle être considérée comme une commune au même titre que les autres, ou bénéficier d’un statut particulier ? « Si tel est le cas, respectons le principe d’autochtonie qui prévaut ailleurs. Si la réponse est non, alors accordons-lui un statut particulier », a-t-il martelé. Selon lui, cette réflexion ne devrait pas se limiter à la capitale mais également concerner d’autres grandes villes du pays, confrontées aux mêmes réalités. En défendant cette démarche, l’opposant cherche à ouvrir un débat national qui dépasse les enjeux électoraux immédiats, pour s’attaquer à une problématique de gouvernance plus structurelle.

C’est dans ce cadre qu’il a proposé la mise en place d’un groupe de travail chargé d’organiser des consultations populaires afin de déterminer le statut de Libreville et des grandes villes cosmopolites. « Je propose qu’un groupe de travail soit mis en place et des consultations populaires engagées comme préalable à la remise en cause de l’autochtonie », a-t-il plaidé, ajoutant que « la mise en place de ce groupe et les consultations nécessaires peuvent amener à revoir la date des élections ». En émettant cette hypothèse de report du scrutin, Bilie-By-Nze souligne l’importance d’une solution concertée et durable plutôt qu’une précipitation qui risquerait d’aggraver les tensions. Ce débat, lancé à la suite des déclarations de l’avocat Anges Kevin Nzigou, hostile à la logique ethnique dans la gestion de la mairie de Libreville, s’impose désormais comme une question nationale majeure.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page