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Gabon : vers la fixation d’un âge limite d’exercice de la profession d’avocat

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C’est dans la salle symbolique Jonas Divoungui du Palais Léon Mba que s’est tenue ce lundi 13 mai 2025 une audience particulièrement attendue. Le président de l’Assemblée nationale de transition, Jean François Ndongou, a reçu une délégation du barreau de Libreville conduite par le bâtonnier Me Raymond Obame Sima. Au centre des discussions : la modernisation du statut des avocats, avec, en toile de fond, l’éventualité d’une limitation d’âge pour l’exercice de cette profession.

Dès l’ouverture des échanges, Jean François Ndongou a rappelé les dérives qui gangrènent progressivement le secteur. Il s’est notamment insurgé contre « le recrutement hasardeux de juristes venus de formations administratives, comme l’ENA, alors qu’ils ne maîtrisent pas les bases du droit ». Autre grief : la durée indéfinie des stages professionnels, parfois sans encadrement sérieux, et un déséquilibre salarial persistant entre avocats et huissiers de justice.

Face à ces constats, le président de l’Assemblée nationale a appelé à une réforme « courageuse, structurée et surtout conforme à l’exigence d’un État de droit rigoureux ».

Une série de propositions pour un barreau d’excellence

Prenant la parole, Me Raymond Obame Sima a salué « l’écoute républicaine » du président Ndongou et a rappelé le cadre légal de la profession, notamment la loi n°013/2014 du 7 janvier 2015. Huit ans après son adoption, a-t-il reconnu, « les pratiques ont évolué, et il est temps que la loi les rattrape ».

Le bâtonnier a ensuite dévoilé plusieurs propositions phares : La création d’une École nationale d’avocats, avec un concours d’entrée national et sélectif ; Une réforme de l’accès à la profession, intégrant une enquête de moralité systématique par la DGR ; L’instauration d’un âge limite d’entrée à 31 ans ; Et surtout, la fixation d’un âge plafond pour l’exercice de la profession.

Pour Me Obame Sima, cette dernière mesure est capitale : « L’avocat est un acteur central de la justice. Si nous voulons une justice performante, alors nous devons garantir que ceux qui la pratiquent soient en pleine possession de leurs capacités intellectuelles. »

En clôture de la séance, les deux parties ont convenu de poursuivre les échanges afin de consolider les bases d’une réforme ambitieuse. Le président Ndongou a promis d’inscrire les propositions issues de cette rencontre dans l’agenda législatif de la transition.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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