Gabon : une réduction de la dette publique, mais des défis persistants
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Le Gabon semble amorcer un virage vers une gestion plus soutenable de sa dette publique. Selon les chiffres du ministère des Comptes publics et de la Dette, les autorités de la transition ont procédé, entre septembre 2023 et décembre 2024, au remboursement de 1 728 milliards de FCFA, soit une réduction significative du stock de la dette publique.
Une dette encore élevée, mais en baisse. Avant le 30 août 2023, la dette publique du Gabon s’élevait à 7 287 milliards de FCFA, répartis en 4 614 milliards de FCFA de dette extérieure et 2 673 milliards de FCFA de dette intérieure. En quinze mois, 801,2 milliards FCFA ont été alloués au règlement de la dette extérieure, tandis que 926,6 milliards FCFA ont permis d’éponger une partie de la dette intérieure.
Cette stratégie a permis au pays de réduire son ratio dette/PIB, qui est passé de 71 % en 2023 à 67 % en 2024. Un signal positif qui témoigne d’une volonté de rationaliser les finances publiques. « Le Gabon a réussi à réduire son ratio dette/PIB de 71 % en 2023 à 67 % en 2024. Cette baisse est attribuée à un remboursement stratégique de la dette extérieure et à une forte croissance nominale du PIB. », indique l’agence de notation américaine Fitch Rating dans son dernier rapport.
Un effort apprécié, mais une vigilance nécessaire
Si cette réduction est saluée, elle ne doit pas masquer les défis structurels du pays en matière de gestion budgétaire. Plusieurs experts alertent sur la nécessité d’adopter une discipline budgétaire plus stricte et d’accélérer la diversification économique pour éviter une dépendance excessive aux emprunts.
Un économiste local estime que « l’effort de remboursement est louable, mais la soutenabilité de la dette dépendra de la capacité du Gabon à générer des revenus domestiques plus stables, notamment en dehors du secteur pétrolier. »
Quel avenir pour la dette gabonaise ?
La trajectoire actuelle est encourageante, mais pour garantir une viabilité financière à long terme, le gouvernement devra éviter de nouveaux endettements massifs et accroître les recettes fiscales. « L’important, ce n’est pas seulement de rembourser, mais de s’assurer que l’on ne replonge pas dans un cycle d’endettement excessif. Cela passe par une gestion plus rigoureuse des finances publiques et un développement accéléré des secteurs productifs », prévient un analyste financier.
En clair, le Gabon avance vers une meilleure maîtrise de sa dette, mais il reste encore du chemin à parcourir pour garantir une stabilité économique durable et réduire la pression sur les générations futures.
GMT TV