Gabon : une « data room » à 1 milliard de FCFA au ministère du Pétrole sous l’ère Massassa
C’est ce que révèle l’annexe des investissements publics sur la période 2023-2025 adossée à la loi de finances. Dans l’optique de relancer la croissance économique à travers son plan d’accélération de la transformation (PAT), l’exécutif déchu entendait notamment miser gros sur le secteur pétrolier, puisqu’au titre des idées de projets, l’on comptait notamment « l’aménagement et l’équipement d’une data room » à 1 milliard de FCFA. Un projet auquel devait s’ajouter la construction d’une carothèque des hydrocarbures à 1 milliard de FCFA également.
Ressource clé de l’économie gabonaise puisqu’elle a notamment permis de tirer des revenus de l’ordre de 2 555,8 milliards de FCFA en 2021 pour ce qui est des exportations, le secteur pétrolier gabonais attise les convoitises notamment au ministère du pétrole. Ainsi, dans l’optique d’en tirer un vil profit, il était prévu au titre de l’exercice 2023, « l’aménagement et l’équipement d’une data room ». Un projet qui se chiffrait à 1 milliard de FCFA, rien que ça.
Mais qu’est-ce qu’une data room? Selon les sites spécialisés, une data room virtuelle est un outil permettant aux utilisateurs de partager des documents en toute sécurité, faisant office de plateforme de référence pour l’organisation d’une due diligence transactionnelle : cession, levée de fonds, fusion-acquisition, out-licensing. À l’analyse, une data room est donc un outil approprié pour les entreprises pétrolières, mais pour une administration, la question demeure.
Concernant son tarif fixé à 1 milliard de FCFA par le ministère du pétrole de Vincent de Paul Massassa, il pose également question puisqu’une rapide recherche toujours sur les sites spécialisés, révèle que le tarif de Dataroom est de 250 euros par mois et par utilisateur (3000 euros par ans), soit l’équivalent de 160 000 FCFA par mois et un peu plus de 2 000 000 FCFA par an. Dans ce cas de figure, il faudrait à minima 450 à 500 utilisateurs par mois sur cet outil pour justifier le milliard de FCFA demandé. Cherchez l’erreur, sachant que l’aspect de confidentialité des données limiterait le nombre de personnes à avoir accès à cette data room.