Gabon : Une alliance ponctuelle en vue du retour à un processus de transition inclusif
C’est une alliance politique dite de circonstance qui a vu le jour ce 8 janvier 2025. En effet, au cours d’une conférence de presse animée à Libreville, Alain-Claude Bilie-By-Nze, Pr. Albert Ondo Ossa, Pierre-Claver Maganga Moussavou et l’ancien ministre Ali Akbar Onanga ont dit associer leurs idées en vue de dénoncer les actions unilatérales des autorités militaires au pouvoir.
C’est au nom d’un idéal démocratique que ces quatre acteurs de la vie politique nationale ont décidé de taire leurs divergences politiques, le temps d’une lutte pour l’intérêt supérieur de la nation. Au cours d’une longue déclaration de près de 40 minutes, le porte-parole des Responsables de l’initiative pour des élections post transition pacifiques, démocratiques, inclusives, libres et transparentes au Gabon, ont formulé 5 exigences qui devront constituer à partir de maintenant le socle de leur combat pour un retour à un ordre constitutionnel civil.
Cinq exigences posées
Si dès l’annonce de cette conférence de presse conjointe, des spéculations faisaient état d’une potentielle alliance de la carpe et du lapin, d’entrée de jeu, Ali Akbar Onanga a tenu à lever l’équivoque. « Cette initiative est ponctuelle, elle ne vise pas à uniformiser les idées ou à fusionner les identités », a-t-il prévenu en martelant que chaque responsable conserve son indépendance et sa liberté de ton. Cependant, dans l’optique d’aboutir aux deux objectifs qu’ils se sont assignés à savoir, « dénoncer les actions unilatérales des autorités militaires » et « proposer des pistes concrètes pour remettre notre pays sur la voie d’une transition véritablement inclusive, transparente et respectueuse des droits et aspirations de tous les gabonais », ces responsables politiques ont décidé d’un commun accord de mener une lutte autour de 5 exigences.
Il s’agit du « retour impératif des militaires du CTRI dans les casernes à l’issue de la transition, avec interdiction formelle de se porter candidat aux prochaines élections », mais aussi de revoir la loi électorale. A ce propos, Ali Akbar Onanga et ses camarades ont dit dénoncer « la précipitation et l’opacité qui caractérisent le processus en cours ». Par ailleurs, les opposants aux militaires ont exigé un retour à la Constitution de 1991, comme base de départ d’une réforme juste, mais ont également appelé à « la mobilisation de tous les gabonais». Comme dernier point et non des moindres, ils ont réclamé « la publication immédiate et transparente du chronogramme détaillé de la Transition ». Il en va selon Ali Akbar Onanga du respect de l’équité entre tous les acteurs qui devront concourir lors des prochaines échéances.
Si au terme de cette allocution, les membres de cette initiative ont dit « rejeter fermement et catégoriquement le processus exclusif actuellement mené par les autorités de la Transition », ils ont d’ores et déjà annoncé une série d’actions en vue de faire plier les autorités.