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Gabon : un tiers des migrants soumis à des horaires de travail excessifs

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À l’occasion de la Journée internationale des migrants, commémorée tous les 18 décembre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rendu public un rapport qui met en lumière des conditions de travail préoccupantes pour une large partie des migrants au Gabon. Selon l’étude datée de 2023 sur les profils des migrants dans le pays, 33% d’entre eux sont exposés à des heures de travail excessives.

L’étude menée par l’Organisation internationale pour les migrations révèle que la majorité des migrants (65%) ont choisi de quitter leur pays d’origine pour chercher de meilleures opportunités professionnelles. Le manque de ressources financières pour soutenir leurs familles a été un moteur important de cette décision. Cependant, une fois arrivés au Gabon, beaucoup se sont retrouvés confrontés à des réalités moins idéalisées que celles qu’ils avaient imaginées.

Des horaires de travail excessifs pour les travailleurs informels

Le travail excessif des migrants est une problématique majeure. Parmi ceux qui travaillent sans contrat, plus de 41% déclarent travailler plus de 12 heures par jour. Même parmi les migrants ayant un contrat, un tiers d’entre eux sont confrontés à des journées de travail bien au-delà des 8 heures légales. Bien que les heures supplémentaires soient parfois rémunérées pour ceux avec un contrat formel, pour ceux sans contrat, les heures supplémentaires ne sont souvent pas payées de manière adéquate. Ils doivent se contenter d’un montant forfaitaire imposé par l’employeur.

Un autre constat alarmant est le faible taux de formalisation des relations de travail. Seulement 12% des migrants déclarent avoir un contrat de travail formel. Plus de 70% d’entre eux, dont 79% de femmes et 73% d’hommes, sont employés sans contrat. Cette situation est largement attribuée à la complexité des démarches administratives liées à l’embauche de migrants au Gabon, qui dissuade tant les employeurs que les employés de régulariser ces relations professionnelles. En conséquence, la grande majorité des migrants sont employés de manière informelle, une situation qui accentue leur vulnérabilité.

Avant leur migration, beaucoup d’entre eux ont reçu des informations sur les conditions de vie et de travail au Gabon de la part de leurs proches. Toutefois, l’étude indique que 41% des migrants ont estimé que les conditions de travail réelles ne correspondaient pas à celles qui leur avaient été décrites. Cela souligne un écart inquiétant entre les attentes et la réalité du marché du travail au Gabon.

De la nécessité d’améliorer leurs conditions de travail

Malgré ces défis, les migrants jouent un rôle crucial dans l’économie gabonaise, la majorité d’entre eux se sont investis dans le commerce. L’OIM souligne que ces travailleurs comblent des pénuries de compétences, contribuent à l’innovation et à l’esprit d’entreprise, et participent activement à la croissance économique du pays. De plus, leur travail soutient souvent leur famille et leurs communautés restées au pays, renforçant ainsi le développement à l’échelle régionale et internationale.

Bien que les migrants contribuent significativement à l’économie gabonaise, leurs conditions de travail, en particulier les horaires excessifs et l’absence de formalisation de nombreux contrats, doivent être améliorées pour garantir leur bien-être et leur dignité au travail. Il est crucial que des mesures soient prises pour protéger leurs droits et leur fournir des conditions de travail plus humaines et équitables.

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