Gabon : Réagir appelle à voter « NON » au référendum constitutionnel
Le parti Réappropriation du Gabon de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir) a décidé de voter « NON » lors du référendum constitutionnel prévu le 16 novembre 2024. Cette décision fait suite à une consultation interne où plus de 60 % des membres ont exprimé leur opposition au projet de Constitution.
Réagir formule plusieurs critiques à l’encontre du texte proposé au référendum. Le parti estime que le préambule actuel semble légitimer la prise de pouvoir par la force, notamment en remplaçant les aspirations du peuple par des dispositions perçues comme une apologie du coup d’État. De plus, les articles 169 et 170, qui accordent une amnistie aux militaires impliqués dans les événements du 30 août 2023, sont jugés problématiques.
Durée du mandat présidentiel et conditions d’éligibilité
Réagir s’oppose à la durée de sept ans du mandat présidentiel, préférant une période de cinq ans pour favoriser le renouvellement démocratique. Le parti critique également les conditions d’éligibilité définies à l’article 43, estimant qu’elles excluent arbitrairement une partie significative de la population.
Séparation et équilibre des pouvoirs
Le parti exprime des préoccupations concernant l’équilibre des pouvoirs. La lecture combinée des articles 41 et 69 suggère une concentration excessive du pouvoir exécutif, rendant impossible toute cohabitation. De plus, le président conserve le pouvoir de dissoudre le Parlement, tandis que ce dernier perd la capacité de censurer le gouvernement, ce qui déséquilibre les institutions.
Appel à un débat inclusif
Réagir souligne que son opposition au projet de Constitution n’est pas dirigée contre le président de la Transition ou le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), mais vise à attirer l’attention sur des préoccupations légitimes. Le parti appelle à un traitement équitable des partisans du « NON » et du « OUI », conformément au principe de pluralité des opinions. Cette position fait écho aux déclarations du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a affirmé que chaque opinion enrichit le débat national et mérite d’être entendue lors du référendum prévu le 16 novembre prochain.
En adoptant cette posture, Réagir souhaite encourager une réflexion approfondie sur le projet de Constitution, afin de garantir qu’il reflète véritablement les aspirations du peuple gabonais et assure une gouvernance équilibrée et démocratique.