Gabon: près de 100 milliards de FCFA pour la «prévoyance sociale» en deux ans pour des résultats mitigés
Les récentes images des personnes handicapées d’Akébé ayant refusé un bien triste « don » de la mairie centrale de Libreville, ont remis au goût du jour, les difficultés de l’exécutif en ce qui concerne la « prévoyance sociale ». Ainsi, en dépit d’une centaine de milliards de FCFA injectés au cours des deux dernières années notamment, il reste difficile de mesurer l’impact de cet apport, dans le quotidien et le développement humain de populations de plus en plus paupérisés.
La vidéo a fait le tour du web cette semaine. On y voit des personnes handicapées habitants le quartier Akébé dans le 3ème arrondissement de la commune de Libreville, excédées par le « don » pour le moins ridicule de la mairie centrale, dont les responsables viennent pourtant d’adopter un budget primitif consacrant plus de 20 milliards de FCFA de masse salariale. Si elle ont choqué au regard de leur caractère abjecte, ces images ont surtout mis l’accent sur le principe de « prévoyance sociale » en République gabonaise.
En effet, bien que consacré par la Déclaration Universelle des Nations Unies, qui dispose en son article 22 que « toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale et qu’elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays », cette prévoyance demeure encore au Gabon, illusoire.
Or, si l’on se base sur les Lois de finances 2020 et 2021, ce sont près de 100 milliards de FCFA qui ont été injectés par l’Etat, pour entre autres, les soins médicaux, les indemnités de maladie, les prestations de vieillesse et toutes ces prestations pouvant permettre d’améliorer tant que faire se peut, le quotidien de personnes vulnérables à l’image de ces personnes handicapées. Loin de consacrer des résultats probants, cette somme n’a donc pas été en mesure d’organiser une réelle « protection sociale ».
Au final, en dépit d’une population vivant pour plus du tiers, sous le seuil de pauvreté, et de l’urgence d’améliorer un « filet social » troué, à travers des mécanismes pouvant permettre d’autonomiser ces personnes vulnérables, l’exécutif qui devrait très prochainement engager près d’un milliard de FCFA pour l’achat de véhicules au profit du ministère du Budget et des Comptes publics, peine à résoudre une difficulté croissante pour le pays. Difficulté qui du reste, pourrait accentuer les risques de tensions sociales déjà soulignés par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface).