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Législatives et locales 2025 : Stéphane Iloko en guerre contre « les bœufs votants »

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Le débat sur le mode d’élection du Maire de la Commune de Libreville a continué d’agiter la toile la semaine écoulée. À la suite de plusieurs acteurs politiques, Stéphane Germain Iloko, président du Large rassemblement arc-en-ciel (LRA) et par ailleurs candidat malheureux à la dernière présidentielle, s’est lui aussi prononcé, affirmant que le mode désigné actuel ne souffre d’aucun problème.

Dans une tribune publiée le 15 août, le leader du LRA a dénoncé les pratiques électorales dévoyées qui, selon lui, fragilisent la représentativité politique au Gabon. Pour Iloko, « le véritable enjeu des élections locales et législatives n’est pas de convoiter un siège par ambition personnelle, mais de servir les populations ». Il estime que l’élu doit être un authentique défenseur de l’intérêt général et non un « collectionneur de mandats » guidé par le calcul politique. Rejetant toute légitimité fondée sur l’ethnie ou la proximité avec le pouvoir, il rappelle que « la démocratie se définit comme la loi du plus grand nombre » et ajoute que, sans manipulation, « le maire de Moanda ne serait pas systématiquement Awanzi, celui de Port-Gentil ne serait pas toujours Nkomi ou Orungu, et celui de Libreville ne serait pas exclusivement Fang ou Mpongwe ».

La mairie de Libreville et la crise de la représentativité

Au cœur de son plaidoyer, Stéphane Iloko s’oppose à ceux qui souhaitent modifier le mode de scrutin des municipales. « Le système proportionnel actuel reste le meilleur », souligne-t-il, car il garantit la représentation de toutes les sensibilités, y compris les minoritaires. À ses yeux, tout changement conduirait à « renforcer une dictature électorale au bénéfice des plus forts et des plus riches ». Il dénonce également la manière dont les élites au pouvoir ont, depuis 1990, « trituré les textes juridiques » pour en faire des instruments de domination politique, alors qu’ils n’étaient pas mauvais en eux-mêmes. Cette dérive est aggravée par le recours aux « populations flottantes », déplacées massivement pour influencer les scrutins. « Le Gabonais ne se sent pas toujours chez lui partout au Gabon », concède-t-il, plaidant pour « une logique selon laquelle chacun devrait représenter là où il est né », afin de réduire le phénomène des « bœufs votants ».

Stéphane Iloko appelle à une refondation démocratique reposant sur la transparence et la justice électorale. Selon lui, « accepter qu’un natif de Libreville, quelle que soit son ethnie, puisse être maire, sénateur ou député » suppose trois conditions : une loi électorale impartiale, des dirigeants politiques porteurs du bien commun et des électeurs émancipés, débarrassés des contraintes clientélistes. « La représentativité à la tête de nos communes doit s’appuyer sur des principes clairs : équité, transparence, enracinement social et respect du suffrage », insiste-t-il. D’où sa conviction que « Libreville mérite un maire issu de sa population, choisi non pour son appartenance ethnique ou sa proximité avec un système défaillant, mais pour sa capacité à servir l’ensemble des habitants ».

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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