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Gabon : pourquoi le gouvernement s’entête-t-il à augmenter ses dépenses de fonctionnement ?

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Les dépenses de fonctionnement continuent d’enregistrer une hausse significative dans le budget 2025 du Gabon, atteignant 1 800 milliards de FCFA. Cette augmentation soulève une fois de plus des interrogations sur les priorités budgétaires de l’exécutif et sur la soutenabilité de telles dépenses dans un contexte économique fragile. D’autant plus que pour boucler le budget 2025, l’État gabonais devrait une nouvelle fois recourir aux marchés régionaux, sous réserve de l’autorisation de la COBAC.

Ces dépenses incluent principalement les salaires, qui représentent à eux seuls plus de 40 % du budget total. Le gouvernement justifie cette hausse par le besoin de stabiliser la fonction publique et de motiver les agents, mais les experts estiment qu’un audit approfondi des effectifs et une réduction des dépenses non essentielles sont nécessaires. De plus, les allocations pour certains postes, comme les baux administratifs et les voyages officiels, demeurent controversées.

Des choix budgétaires qui interrogent toujours autant

En comparaison, les investissements dans les secteurs clés, tels que l’éducation et la santé, restent modestes. La faiblesse des réformes structurelles laisse penser que l’augmentation des dépenses de fonctionnement pourrait peser sur la capacité de l’État à financer des projets d’avenir. Les partenaires internationaux appellent à un rééquilibrage des priorités, notamment vers les infrastructures et la réduction de la pauvreté.

L’exécutif est donc face à un dilemme : maintenir une stabilité sociale immédiate ou opérer des réformes douloureuses mais nécessaires pour garantir la viabilité économique du pays. Une gestion rigoureuse et des choix stratégiques s’imposent pour éviter que cette dynamique n’aggrave le déficit budgétaire et n’affecte la croissance économique.

Des solutions pour sortir de l’impasse

Pour sortir de cette impasse, le gouvernement pourrait tenter de plafonner les dépenses non prioritaires, comme les baux administratifs et les voyages officiels, tout en affectant ces économies aux secteurs de l’éducation et de la santé, qui restent insuffisamment financés. Il pourrait également mettre en place un système de rémunération variable dans la fonction publique, basé sur la performance, pour encourager l’efficacité tout en réduisant la pression sur les salaires. Un tel rééquilibrage budgétaire, centré sur des investissements structurants et des mécanismes d’optimisation des dépenses courantes, pourrait offrir une réponse durable aux défis actuels.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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