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Gabon : plus de 2 342 milliards de dépenses budgétaires, mais des projets structurants inexistants

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Peu intégré en matière d’infrastructures avec un score global de 0,247 selon l’indice 2018 de la Banque africaine de développement (BAD), le Gabon fait face à un déficit qui nécessite des investissements colossaux. Pourtant, malgré l’urgence, force est de constater que les autorités peinent à effectuer des arbitrages budgétaires en ce sens, puisqu’en 2022, malgré les 2342 milliards de FCFA dépensés, seuls 294,5 milliards ont été alloués aux investissements dont 85,7 milliards de FCFA de finex.

A l’heure où la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) multiplie les rencontres en vue de capter des financements visant à financer un certain nombre de projets intégrateurs, certains pays comme le Gabon peinent en interne, à se doter d’infrastructures de qualité. En cause, des arbitrages budgétaires qui laissent perplexe, avec des dépenses toujours plus importantes à l’image des 2342 milliards de FCFA dépensés en 2022, dont seulement 327,7 milliards de FCFA ont servi au paiement des intérêts de la dette publique.  

En effet, en hausse de 18,6% en glissement annuel comme le confirme le dernier tableau de bord de l’économie élaboré par la Dgepf, les dépenses budgétaires de l’Etat gabonais se sont fortement appréciées en raison de l’accroissement de l’ensemble des grandes catégories de dépenses. Parmi ces grandes catégories, l’on retrouve les dépenses de fonctionnement qui se sont renforcées de 25,6% à 1 485,1 milliards de FCFA, du fait de l’augmentation des dépenses de personnel, des dépenses sur biens et services et des dépenses de transferts et subventions.

Alors que dans le même temps, les recettes budgétaires hors-pétrole n’ont augmenté que de 3,5% à 1213,7 milliards de FCFA, les dépenses ont donc, quant à elles, connu une hausse substantielle à l’image des dépenses  de  personnel  qui ont  augmenté  de  1,0%  à  689,4  milliards  de  FCFA après  trois  années  de  repli. Idem pour les dépenses sur biens et services qui elles, ont augmenté de 31,7% par rapport au niveau atteint en 2021 et pour les dépenses réalisées au titre des transferts et interventions qui se sont renforcées de  82,7%  à  489,8  milliards  de  FCFA.

Avec en ligne de mire une restauration des institutions et une transition délicate, la nouvelle équipe dirigeante dont le projet de loi de finances est actuellement sur la table des parlementaires, devra donc tenir compte de tous ces éléments pour regagner la confiance aussi bien des populations que des institutions internationales en tête desquelles le Fonds Monétaire International (FMI), dont une mission devrait séjourner à Libreville dès le mois prochain selon plusieurs sources. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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