Gabon : Paul-Marie Gondjout « silencieux », 4 jours après la garde-à-vue de 4 journalistes
L’élan solidaire contre la mise en garde-à-vue illégale de 4 journalistes n’a vraisemblablement pas ému le ministre de la justice. Pour preuve, 4 jours après cette « entorse à la loi » à l’initiative du Procureur de la République, Paul-Marie Gondjout reste muet et semble soutenir cet abus de pouvoir.
Alors que la communauté nationale et internationale s’est particulièrement indignée après la garde-à-vue arbitraire de 4 journalistes sur instruction du Procureur de la République, le gouvernement a tenu à taper du poing sur la table pour rappeler à André Patrick Roponat que son statut de Chef des Officiers de police judiciaire (OPJ) ne lui confère pas un droit supérieur.
Paul-Marie Gondjout pas indigné par l’abus de pouvoir de Roponat ?
Lors de son interview exclusive sur RFI, le ministre de la justice assurait être pour la liberté. Lequel serait le principe. Pourtant l’abus de pouvoir dont a fait montre le procureur de la République, ne semble pas avoir constitué une dérive assez urgente pour qu’il puisse se saisir du dossier. Joint par nos soins, il aurait botté en touche le mercredi 4 octobre dernier.
D’ailleurs, Paul-Marie Gondjout aurait indiqué qu’il verrait quoi faire d’ici le lendemain. Sapristi ! Donnant implicitement quitus à l’action illégale menée par le Procureur de la République près le Tribunal de Libreville qui aurait enjoint ses OPJ de suivre à la lettre ses instructions. Lesquelles consistaient essentiellement à « garder à vue les 4 journalistes » et ce, toute la nuit.
4 jours de silence pour le patron de la justice
Aux mains des agents de la Direction générale des recherches (DGR) agissant sur ordre d’André Patrick Roponat, les journalistes abusés n’ont eu la liberté que grâce à l’intervention de la ministre de la Communication. Laurence Ndong n’a ménagé aucun effort pour tenter de mettre un terme à cette démonstration de force digne des temps féodaux.
Il aura fallu l’intervention personnelle du chef de l’État le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema pour lever cette garde-à-vue arbitraire et illégale. Une débauche d’énergies à laquelle s’est joint Maître Anges Kevin Nzigou qui,à plusieurs reprises, a tenté de solliciter l’intervention de Paul-Marie Gondjout. En vain. À ce jour, le membre du gouvernement n’a toujours pas réagi ni pris attache avec les victimes. Vive la justice !