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Gabon : Oligui Nguema réaffirme le rôle central de l’armée dans la stabilité pays

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En élevant plusieurs officiers généraux ce mardi 1er juillet 2025, le Président de la République a réaffirmé le rôle central de l’armée dans la consolidation de la transition. Une cérémonie aux allures de message politique adressé à la fois à la troupe, à l’opinion et à la nouvelle République.

Ce mardi 1er juillet 2025, le chef de l’État, président de la Transition et chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, a procédé à la remise solennelle de distinctions militaires à plusieurs officiers généraux des forces de défense et de sécurité. Un acte symbolique fort dans un contexte où l’autorité politique s’appuie encore largement sur la légitimité militaire. Au-delà de l’hommage, c’est toute la stratégie sécuritaire et institutionnelle du régime qui se trouve ici consolidée.

Une armée célébrée pour avoir tenu l’État

Au lendemain d’une phase de transition historique, la cérémonie de ce mardi sonne comme une reconnaissance institutionnelle de l’effort militaire. « Le port de galon est un moment heureux pour tout militaire », a déclaré le président Oligui, saluant une bravoure « déterminante pour préserver la paix et restaurer l’ordre ». Pour les observateurs, cette remise de distinctions traduit l’intention du pouvoir de raffermir l’adhésion de la haute hiérarchie militaire, pilier de la stabilité actuelle.

En effet, depuis le coup de force du 30 août 2023, les forces armées sont au cœur de l’appareil d’État. Celles-ci ont accompagné sans relâche les mesures de restauration des institutions, assumant un rôle souvent politique, au-delà de leur mission de sécurité. Cette cérémonie est donc aussi un signal fort envoyé à l’intérieur de la grande muette : l’État voit, entend et récompense.

Des galons pour cimenter l’autorité présidentielle

« Cette distinction consacre un mérite incontestable, une fidélité sans faille et un professionnalisme exemplaire », a martelé le président. Derrière cette déclaration, on perçoit une double logique : d’une part, asseoir la verticalité du commandement autour du chef suprême des armées ; d’autre part, rappeler les critères de loyauté et d’efficacité attendus de ceux qui aspirent à la promotion.

Dans cette 5e République naissante, encore en quête de ses équilibres civilo-militaires, l’acte présidentiel du jour souligne le lien organique entre la chaîne de commandement et la vision politique du pouvoir. Les officiers promus deviennent, de fait, les garants du nouveau contrat social et sécuritaire en construction.

Un message implicite à ceux laissés en marge

Dans une formule soigneusement pesée, le chef de l’État s’est également adressé à ceux qui, bien qu’« irréprochables », n’ont pas été promus. « Le véritable mérite ne se mesure pas seulement par les insignes », a-t-il lancé, comme pour tempérer les frustrations. Un message à la fois inclusif et normatif, qui rappelle que l’avancement est une récompense au long cours, et non une dette automatique.

Ce rappel renforce l’éthique militaire de patience et de constance, essentielle pour maintenir la discipline et la cohésion dans un moment où la politique du mérite est scrutée avec attention par l’opinion, notamment dans les secteurs sensibles de la défense et de la sécurité.

L’armée, socle du récit républicain de la transition

En dernière analyse, cette cérémonie dépasse le seul cadre protocolaire. Elle illustre la volonté de Brice Clotaire Oligui Nguema d’ancrer son pouvoir dans la continuité d’une armée républicaine, professionnalisée, et mobilisée pour la refondation du pays. En magnifiant ses soldats, le président réinscrit son projet politique dans une trajectoire sécuritaire maîtrisée, où l’exemplarité devient le levier d’un nouveau leadership national.

Le ton était solennel. Mais le message, lui, était éminemment politique : fidélité, loyauté, rigueur — autant de valeurs que le président exige pour bâtir la République de demain.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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