Gabon : Ndong Sima s’indigne du refus de la CDC d’exécuter des ordres de décaissement

Lors de la grande interview accordée aux médias publics et privés et diffusée sur Gabon 1ère le mercredi 29 janvier 2025, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, a exprimé son mécontentement face aux blocages administratifs rencontrés dans la gestion des finances publiques, notamment au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) dirigée par Marius Nkori. Un refus d’exécuter des ordres de paiement qui, selon ce dernier, entrave le bon fonctionnement de l’État.

Une frustration face à la lenteur administrative. Interrogé sur la gestion des fonds publics et les difficultés liées aux transactions financières dans le cadre du projet AGROPAG, Raymond Ndong Sima n’a pas mâché ses mots : « Je suis désolé mais l’argent qui m’a été remis a été géré par la Caisse des Dépôts et Consignations. Allez demander à la CDC combien de fois j’ai donné des ordres de paiements et que les paiements n’ont pas été exécutés. Combien ? Allez-y demander ».

Ces propos traduisent une frustration manifeste du Chef du Gouvernement face à l’inertie de l’administration financière. La CDC, censée garantir la bonne gestion des ressources de l’État, se retrouve ainsi pointée du doigt pour son manque de réactivité et les blocages qu’elle impose à l’exécution des décisions gouvernementales.

Des contraintes bancaires qui compliquent les transactions

Le Premier ministre a également évoqué les délais excessifs liés aux transferts de fonds à l’international, notamment vers le Brésil, mettant en lumière les lourdeurs bureaucratiques qui freinent les transactions de l’État. « Vous n’imaginez pas la difficulté de transférer des fonds du Gabon vers le Brésil en passant par la Banque Centrale. Combien de mois ça vous prend, combien de temps ? Allez vérifier les délais et vous comprendrez que dans une opération de cette nature, nous combinons aussi bien les aléas que la réalité de la situation. On ne va pas se mettre à pleurer là-dessus, on avance », a-t-il indiqué.

Ces déclarations illustrent les défis rencontrés par le gouvernement dans la gestion des finances publiques, notamment dans un contexte de transition où la transparence et l’efficacité sont des enjeux majeurs.

Un appel à une réforme du système financier ?

Les propos de Raymond Ndong Sima posent une question fondamentale : l’appareil financier gabonais est-il adapté aux exigences d’une gestion efficace des finances publiques ? Entre lourdeurs administratives et blocages institutionnels, le Premier ministre semble appeler à une réforme en profondeur du fonctionnement de la CDC et des mécanismes de transfert des fonds.

Alors que le pays s’est résolument engagé dans de nombreux projets d’envergure visant à améliorer les conditions de vie des populations, ces dysfonctionnements financiers pourraient peser lourd dans la conduite des projets gouvernementaux et la gestion des urgences nationales. Une réforme structurelle de la gestion des fonds publics semble plus que jamais nécessaire pour garantir l’efficacité des décisions gouvernementales. Nous y reviendrons.