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Gabon : l’impact de la dette publique sur les investissements 

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Le Gabon, tout comme de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, doit faire face à des contraintes budgétaires croissantes, exacerbées par un lourd fardeau de la dette. Le rapport Africa’s Pulse met en évidence que, dans la région, le service de la dette accapare environ 34 % des recettes publiques, limitant ainsi les capacités des gouvernements à investir dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures​. Pour ce faire, il est crucial d’envisager des réformes vigoureuses et ambitieuses. 

Pour le Gabon, cette situation constitue un frein à une croissance économique durable. Bien que le pays ait réalisé des progrès notables dans la stabilisation de ses finances publiques, la pression exercée par le service de la dette réduit les marges de manœuvre budgétaires nécessaires pour investir dans des projets à long terme. Selon le rapport, l’inflation devrait s’atténuer en 2024, mais la croissance du PIB par habitant reste faible à seulement 0,5 %, ce qui n’est pas suffisant pour sortir une grande partie de la population de la pauvreté.​

renforcer ses mécanismes de recouvrement des recettes fiscales et limiter les dépenses non productives

Cependant, il est clair qu’une révision des priorités budgétaires, telle que l’uniformisation des coefficients ou la réduction ponctuelle des dépenses administratives, ne sera pas suffisante pour résoudre les défis financiers auxquels le Gabon est confronté. Pour réduire l’impact négatif de la dette publique, des réformes structurelles profondes doivent être mises en place, y compris une meilleure gestion des ressources naturelles et une diversification de l’économie. Le pays doit également renforcer ses mécanismes de recouvrement des recettes fiscales et limiter les dépenses non productives afin de dégager des marges de manœuvre pour les investissements prioritaires.

Pour inverser cette tendance, le Gabon devra se concentrer sur la réduction de ses déficits budgétaires tout en cherchant des moyens innovants de financer les infrastructures et les services sociaux. La transformation de l’éducation, mentionnée dans Africa’s Pulse, pourrait jouer un rôle clé en dotant les jeunes gabonais de compétences pour contribuer à l’économie numérique et à la transition verte, des secteurs porteurs qui pourraient réduire la dépendance économique du pays vis-à-vis de l’endettement.

Investir stratégiquement 

De plus, pour soutenir une croissance durable, il est crucial que le Gabon investisse stratégiquement dans les infrastructures, tout en renforçant la transparence et l’efficacité dans la gestion publique. La relance économique à long terme dépendra de la capacité du pays à attirer des investissements, à diversifier ses sources de revenus et à moderniser son administration fiscale. Rembourser partiellement l’euro bond souscrit en 2015 est une initiative intéressante, mais il faudra aller encore plus loin.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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