Gabon : Libreville, nouvelle terre d’asile des pasteurs et prophètes ?
Depuis quelque temps, notre pays enregistre plusieurs rencontres internationales dans le cadre de la religion. Des événements qui, au regard de l’affluence qu’elles suscitent, réjouissent les populations appartenant à ces communautés. Seulement ces multiples rendez-vous suscitent auprès d’une frange de la population des interrogations. D’autant plus que les pasteurs, prophètes et leaders semblent avoir trouvé en Libreville le nouveau Canaan, la terre promise où coule le lait, le miel et surtout l’or noir.
Le Gabon a toujours été le lieu de grandes rencontres religieuses. Qu’il s’agisse de rendez vous de chretien catholique ou de ceux appartenant aux églises dites de réveil charismatique, notre pays a toujours été au cœur de conférences et de meeting de ce type. Si ces multiples événements sont salués par une frange de la population et mettent en évidence la laïcité de notre Etat, il n’en demeure pas moins qu’un bon nombre de questions suscitent la curiosité de l’opinion publique. Notamment sur les causes, les raisons, le choix de Libreville pour ces pasteurs et prophètes.
Libreville, nouvelle terre promise
En effet, il y’a un an c’était le pasteur Dag Heward-Mills qui avait annoncé des changements radicaux et la guérison des malades. Le conférencier ghanéen avait assuré que « plusieurs personnes seront sauvées, changées, guéries et délivrées d’esprits méchants ». Un passage marqué par une affluence inouïe au stade de Nzeng Ayong dans le 6ème arrondissement. Un an plus tard, c’était au tour du pasteur Chris Ndikumana. Le célèbre “Kanguka” a rassemblé une foule toute aussi inouïe au stade de l’amitié sino-gabonais.
Et dans peu c’est l’apôtre Yvan Castanou qui va séjourner au Gabon. Autant d’événements religieux qui pour les chrétiens apportent un souffle nouveau aux populations. Car selon les saintes écritures, Jésus et sa parole transforment les vies. Pour d’autres, ces multiples rencontres ne sont qu’à caractère commercial. Notamment sur les dîmes et offrandes. Pour ces personnes « ces leaders religieux ne viennent que pour escroquer le peuple particulièrement les femmes ». Il faut dire que la gente féminine est très souvent nombreuse au cours de ces types de rendez-vous, on a d’ailleurs vu des femmes, des mères, dormant à même le sol la veille du passage de Chris Ndikumana.
Pourtant, l’impact de ces campagnes ne se fait pas ressentir dans notre société. Et pour cause, les populations notamment celles concentrant les plus jeunes qui sont les plus vulnérables, demeurent toujours plongées dans les basses besognes comme nous l’évoquions dans notre article sur le visage de plus en plus juvénile de la jeunesse. Comment comprendre qu’avec autant de campagnes, les églises enregistrent toujours autant de scandales? Comment comprendre que les faits divers s’accumulent toujours autant? C’est à croire que le Gabon serait devenu une terre d’asile pour les (faux) prophètes.