Gabon: L’Etat veut redresser la barre en matière de restructuration des entreprises publiques
La Mission 35, relative aux engagements de l’État et dédiée à la restructuration des entreprises publiques, fait l’objet d’une attention particulière dans le projet de loi de finances 2025. En effet, l’année 2024 a mis en évidence des failles criantes dans la gestion de ces entités, avec un taux d’exécution budgétaire extrêmement faible. Sur une enveloppe initialement prévue de 10,567 milliards de FCFA, seules 582,814 millions de FCFA ont été effectivement dépensées. Cette contre-performance souligne l’inefficacité de certaines entreprises publiques, minées par des problèmes de gouvernance structurels.
Pour inverser la tendance, l’État a décidé de revoir substantiellement les crédits alloués à cette mission. En 2025, la dotation atteindra 13 milliards de FCFA, soit une augmentation de 2,432 milliards de FCFA par rapport à l’année précédente. Ce budget vise à relancer les processus de restructuration et à redynamiser ces entités clés de l’économie nationale. Cependant, cette hausse budgétaire appelle à des réformes profondes. Sans une gouvernance efficace et une gestion rigoureuse, ces fonds risquent de s’enliser dans le même immobilisme qui a plombé l’année 2024.
Manque de transparence et mauvaise performance financière
Les entreprises publiques gabonaises, souvent décriées pour leur manque de transparence et leur mauvaise performance financière, doivent désormais être réformées en profondeur. L’État est face à une obligation : mettre un coup de pied dans la fourmilière pour sortir ces entités de l’inertie. Cela passe par une meilleure gestion des ressources, des audits réguliers, et surtout par une responsabilisation des dirigeants. Les mécanismes de suivi et d’évaluation doivent être renforcés afin d’assurer une exécution optimale des budgets alloués.
L’enjeu est de taille : ces entreprises publiques jouent un rôle stratégique dans l’économie gabonaise. Une gouvernance saine et une restructuration efficace pourraient transformer ces entités en moteurs de croissance et en sources de revenus stables pour l’État. À l’inverse, leur défaillance persistante continuera d’alourdir les charges publiques, au détriment d’autres secteurs prioritaires. La hausse budgétaire de 2025 doit donc être accompagnée d’une volonté politique forte et d’un cadre institutionnel rigoureux pour garantir le succès de cette opération de redressement.
La relance des entreprises publiques ne peut se limiter à une injection de fonds. Il s’agit avant tout de réformer leur mode de fonctionnement pour les aligner sur des standards modernes de performance et de transparence. Si l’État parvient à faire de ces entités des modèles de gestion, elles pourraient devenir des piliers d’une économie résiliente, capable de relever les défis de la transition actuelle.