Gabon : les quotas d’emplois désormais fixés à 30% pour la main-d’œuvre étrangère
C’est une avancée majeure pour le monde du travail au Gabon, et une volonté affirmée des nouvelles autorités de lutter contre le chômage. En conseil des ministres ce mardi 25 juin 2024, le gouvernement a validé le projet de décret fixant les quotas d’emploi de la main-d’œuvre étrangère dans les entreprises ainsi que les frais des dossiers et leur affectation. Objectif, « accorder la priorité d’embauche aux nationaux et valoriser la main d’œuvre gabonaise et restreindre le recours à la main d’œuvre étrangère à des postes de responsabilité ». Une manière de renforcer l’apport des compétences locales dans le développement global du pays.
Pris en application des dispositions de l’article 137 de la loi n° 022/21 du 19 novembre 2021 portant Code du Travail en République Gabonaise, ce projet de décret devrait largement participer à lutter contre le chômage d’une part et le recours à la main d’œuvre étrangère par les multinationales installées sur notre sol. Il faut dire que le sujet suscite depuis plusieurs années la controverse. En effet, dans des secteurs stratégiques comme le pétrole, les mines ou le forestier, plusieurs entreprises privées privilégient le recours à la main d’œuvre étrangère. Si dans certains cas les compétences locales peinent effectivement à être trouvées sur le marché local, dans bien d’autres, il apparaît clairement que le manque de volonté est à l’origine de cette marginalisation du local content.
En prenant ce décret fixant les quotas d’emploi de la main-d’œuvre étrangère dans les entreprises ainsi que les frais des dossiers et leur affectation, le gouvernement vise donc un triple objectif. D’abord, accorder la priorité d’embauche aux nationaux et valoriser la main d’œuvre gabonaise, ensuite restreindre le recours à la main d’œuvre étrangère à des postes de responsabilité et, enfin, faire coïncider la délivrance des autorisations d’emploi aux besoins du marché. Étant entendu que certains secteurs participent évidemment à l’effort de souveraineté économique que tente de promouvoir les autorités de la transition.
Les cadres étrangers désormais limités à 15%
Fixant les quotas d’emploi de la main-d’œuvre étrangère par catégorie professionnelle à 15% de l’effectif des salariés pour ce qui est des cadres supérieurs, à 10% de l’effectif des salariés nationaux de la catégorie agents de maîtrise et techniciens supérieurs et à 5% pour ce qui est du personnel d’exécution, cette mesure devrait grandement contribuer à renforcer la présence des nationaux dans le marché de l’emploi local et ainsi limiter l’absorption de ces compétences locales dans l’administration publique. Prochaine étape désormais, l’instauration d’une grille égalitaire entre les salariés expatriés et les nationaux. Un autre sujet de tension.