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Gabon : les dépenses militaires et leur impact sur les finances publiques

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En 2025, le gouvernement entend doter son armée de nouveaux équipements. On parle d’avion militaire de type CASA, d’ATR-72 pour ne citer que celà. Une logique qui obéit à celle prônée par le régime déchu qui entre 2014 et 2025, a montré son appétence pour les dépenses militaires. Celles-ci ont montré une trajectoire en hausse au cours des dix dernières années. En 2014, les dépenses militaires représentaient 1,4 % du PIB, soit environ 68 milliards de FCFA. Au fil des années, ces dépenses ont augmenté de manière progressive pour atteindre 207 milliards de FCFA en 2025.

En 2020, les dépenses militaires ont atteint environ 2 % du PIB, représentant près de 150 milliards de FCFA. Cette augmentation s’explique par la volonté du gouvernement de renforcer la sécurité nationale, notamment en réponse à des menaces transfrontalières et des tensions dans certaines régions voisines. On peut le comprendre. Mais pour un pays comme le nôtre, un tel niveau de dépenses pose des questions stratégiques. Par ailleurs, une partie de ces fonds a été allouée à la modernisation de l’équipement militaire et à la formation des forces armées.

En effet, ces investissements militaires se font parfois au détriment d’autres secteurs, notamment l’éducation et la santé. En 2023, alors que la dette publique du Gabon a atteint 65 % du PIB, une part relativement importante des dépenses a été absorbée par le service de la dette, limitant les marges de manœuvre pour investir dans les infrastructures civiles. Néanmoins, le gouvernement est resté ferme sur sa stratégie de sécurité nationale, en allouant environ 180 milliards de FCFA aux dépenses militaires prévues en 2025, soit environ 2,2 % du PIB. 

Un pays militarisé

Si au matin du 30 août 2023, les militaires ont pris le pouvoir, ce n’est donc pas un hasard. Désormais, le défi est d’équilibrer ces besoins de sécurité avec les autres priorités nationales pour assurer une croissance inclusive et durable. L’accès à l’éducation secondaire reste limité pour de nombreux jeunes, en particulier dans les zones rurales accentuant les inégalités. La qualité de l’éducation pose également un défi majeur. Les ressources pédagogiques et la formation des enseignants nécessitent une amélioration continue pour garantir un enseignement de qualité. Le secteur de l’éducation fait face à des défis de financement pour assurer une infrastructure adéquate et des ressources pédagogiques suffisantes. Que de maux!

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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