Gabon : les dépenses militaires arrêtées à 243 milliards de FCFA en 2025
Le projet de Loi de Finances 2025 du Gabon consacre une part importante de ses ressources à la défense nationale, avec une augmentation significative des dépenses militaires. Selon les prévisions budgétaires, les crédits alloués à la défense s’élèveront à 243 milliards de FCFA, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente. Cette augmentation témoigne d’une volonté claire de renforcer les capacités militaires du pays. Toutefois, cette orientation budgétaire s’inscrit dans un contexte où d’autres secteurs, tels que la santé, l’éducation et les infrastructures, nécessitent également des financements accrus.
Le gouvernement prévoit d’utiliser ce budget principalement pour l’acquisition de nouveaux équipements, l’entretien des infrastructures militaires, et la modernisation des forces armées. À titre de comparaison, en 2024, les dépenses militaires représentaient environ 6,3% du budget total, une proportion qui devrait légèrement augmenter en 2025 avec cette nouvelle enveloppe. Dans le même temps, les dépenses sociales, incluant la santé et l’éducation, atteindront 390 milliards de FCFA, soit 10,2% du budget, marquant un déséquilibre apparent entre les priorités sécuritaires et sociales.
En effet, alors que ces secteurs touchent directement le bien-être de la population, cette part reste inférieure à ce que certains acteurs de la société civile estiment nécessaire pour répondre aux besoins croissants en infrastructures sociales. Parallèlement, le budget d’investissement global, qui finance les grands projets d’infrastructures et de développement économique, sera d’environ 815 milliards de FCFA, soit 21,4% du budget total. Ce montant inclut les projets de modernisation des infrastructures de transport, d’énergie, ainsi que la construction de nouvelles écoles et centres de santé.
Les dépenses militaires au sommet
Bien que cette enveloppe d’investissement semble conséquente, elle pourrait être affectée par la priorisation des dépenses militaires, qui mobilisent des ressources importantes au détriment d’autres secteurs stratégiques pour la croissance économique. En comparaison avec les recommandations du FMI, qui insiste sur la nécessité de maîtriser les dépenses de fonctionnement, dont celles liées aux salaires des fonctionnaires et aux dépenses militaires, le Gabon semble diverger. La masse salariale du secteur public va atteindre 825,3 milliards de FCFA en 2025. C’est un facteur qui pèse sur les finances publiques, et pourrait limiter les marges de manœuvre pour augmenter encore plus les dépenses dans d’autres secteurs prioritaire
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