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Gabon : le manque d’infrastructures scolaires, une entrave à l’adéquation formation-emploi

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Alors que les autorités de la Transition appellent à la promotion des métiers d’avenir, en particulier dans les domaines scientifiques et technologiques, un défi majeur persiste : l’absence d’infrastructures scolaires adaptées à cette donne. Ce déficit compromet les ambitions du pays de former sa jeunesse localement, et surtout dans les secteurs stratégiques nécessaires pour le développement économique et social.

L’orientation vers les métiers d’avenir, tels que l’ingénierie, les technologies de l’information, ou encore les énergies renouvelables, est devenue un axe central des politiques éducatives. Toutefois, une question cruciale se pose, où former ces jeunes talents si les infrastructures adaptées à ces formations font défaut ? Cette lacune représente un obstacle majeur pour le développement des compétences locales et, par conséquent, pour l’adéquation formation-emploi tant prônée par les autorités.

Une offre de formation limitée

Le problème est double. D’une part, les établissements existants se concentrent principalement sur les formations de masse, telles que la gestion, la communication ou le droit, qui inondent le marché du travail de jeunes diplômés souvent en décalage avec les besoins réels du pays. D’autre part, les  formations scientifiques et technologiques, pourtant essentielles dans un monde de plus en plus digitalisé et axé sur l’innovation, sont sous-représentées. Très peu d’établissements gabonais offrent des programmes adaptés pour former des ingénieurs, des informaticiens ou des spécialistes en intelligence artificielle, ce qui limite les opportunités pour les jeunes de se former localement alors même que l’Etat ambitionne de réduire considérablement le nombre d’étudiants envoyés à l’extérieur.

Les autorités encouragent les familles à orienter leurs enfants vers ces métiers d’avenir, mais la question financière se pose rapidement. Comment convaincre des parents d’investir dans des filières coûteuses, souvent inaccessibles sur le territoire, et qui nécessitent parfois d’envoyer les jeunes à l’étranger ? L’absence d’infrastructures scolaires adéquates rend difficile, voire impossible, la poursuite de ces ambitions. Le coût élevé des études dans les domaines scientifiques et techniques, ajouté aux frais liés à un éventuel déplacement hors du pays, décourage de nombreuses familles qui optent finalement pour des filières plus abordables, mais saturées.

Pour relever ces défis, il est impératif que le gouvernement et ses partenaires placent la construction et l’équipement d’infrastructures scolaires au cœur de leurs priorités. Des établissements spécialisés dans les domaines technologiques et scientifiques doivent voir le jour, avec des laboratoires modernes, des équipements de pointe et un corps enseignant qualifié. Ce développement est essentiel pour non seulement former des jeunes compétents, pour retenir au Gabon des talents qui, autrement, choisiraient de s’expatrier mais aussi pour faire de notre pays un Eldorado en matière d’éducation et non plus seulement pour le commerce.

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