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Gabon : le gouvernement sécurise son registre maritime international

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Face aux critiques sur la gestion opaque de son registre maritime, le Gabon reprend la main sur l’immatriculation de ses navires. Une avancée stratégique qui traduit une volonté claire de renforcer sa souveraineté maritime et sa crédibilité internationale.

C’est un tournant discret mais fondamental pour le secteur maritime gabonais. Le pays s’est doté, depuis quelques jours, d’un bureau local d’immatriculation maritime, officiellement installé à Libreville au 3ᵉ étage de l’immeuble Santullo. Un dispositif piloté par la Marine marchande sous la tutelle directe du ministre des Transports, et qui marque une réappropriation progressive du registre international des navires battant pavillon gabonais.

Fin de l’opacité, début d’un contrôle partagé

Jusqu’ici géré à distance en partenariat avec Intershipping, société basée à Dubaï depuis 2018, le registre gabonais faisait l’objet de nombreuses critiques, certains médias allant jusqu’à le qualifier de « pavillon de complaisance » ou de « pavillon fantôme ». Pour répondre à ces accusations et rétablir la crédibilité de l’État, Libreville a décidé de réorganiser la chaîne de validation des dossiers : les opérations se feront désormais de manière conjointe entre Dubaï et Libreville.

Selon une source au ministère des Transports, ce dispositif permettra de « garantir que seuls les navires respectant les normes internationales de sécurité maritime puissent être enregistrés sous pavillon gabonais ». Il s’agit là d’un gage de conformité, mais aussi d’un pas décisif vers la maîtrise technique et administrative de notre flotte marchande.

Une souveraineté maritime en construction

Plus qu’une simple formalité administrative, ce bureau joue un rôle stratégique dans la politique de sécurité et de rayonnement maritime du Gabon. Il permettra d’assurer un contrôle rigoureux des immatriculations, de mieux lutter contre la fraude documentaire et de réduire la dépendance technique vis-à-vis des partenaires étrangers.

Dans un contexte où la Vème République, incarnée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est engagée à restaurer la souveraineté nationale dans tous les secteurs stratégiques, ce regain de contrôle sur le pavillon national s’inscrit dans une démarche cohérente de renforcement de l’État. Une étape nécessaire pour un pays côtier qui ambitionne de faire de son secteur maritime un pilier de sa relance économique et logistique.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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