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Gabon : le gouvernement en quête de 357 milliards de FCFA  sur le Marché financier dès le 5 février 2025

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Face aux défis budgétaires et dans une logique de gestion proactive de sa dette, le Gabon s’apprête à lever 357 milliards de FCFA sur le marché financier à partir du 5 février 2025. Une opération qui se déclinera en plusieurs phases, combinant bons du Trésor assimilables (BTA) et obligations du Trésor assimilables (OTA), ainsi que des opérations de rachat visant à restructurer la dette publique et garantir un financement soutenable des projets stratégiques.

Une levée de fonds structurée en plusieurs étapes. Dès le 5 février, l’État prévoit de mobiliser 85 milliards de FCFA, dont 55 milliards en BTA par syndication domestique et 30 milliards via un rachat. Cette enveloppe permettra de couvrir les besoins immédiats de trésorerie et d’assurer la continuité des investissements en cours.

À moyen et long terme, l’exécutif ambitionne de lever entre 202,5 et 210 milliards de FCFA via 11 émissions d’OTA, avec des maturités variant entre 2 et 10 ans et des taux d’intérêt oscillant entre 5% et 8,25%. Parallèlement, 8 opérations de rachat seront réalisées à hauteur de 60 à 80 milliards de FCFA, avec des maturités comprises entre 2 et 5 ans et des taux d’intérêt allant de 5% à 7%. « Cette stratégie vise à alléger la pression sur nos finances publiques tout en offrant aux investisseurs des titres compétitifs dans un environnement de taux optimisé », explique un expert du ministère des Finances.

Une opération sous haute surveillance

Cette levée de fonds s’inscrit dans un marché financier régional de plus en plus concurrentiel, où plusieurs États membres de la CEMAC cherchent à attirer les investisseurs. De plus, la politique monétaire restrictive adoptée par la BEAC limite la marge de manœuvre des États en quête de financements.

« Le succès de ces émissions dépendra largement de la capacité du Gabon à rassurer les investisseurs sur sa solvabilité et la gestion rigoureuse de ses finances publiques », analyse un économiste basé à Libreville. La récente baisse du taux d’endettement à 55,2% du PIB, en deçà du seuil communautaire de 70%, pourrait cependant constituer un argument de poids en faveur du gouvernement.

Dans un contexte où la crédibilité des politiques budgétaires est scrutée par les bailleurs de fonds, le Gabon mise sur une approche équilibrée : restructurer sa dette tout en maintenant un niveau d’endettement soutenable. Une posture qui, si elle est bien menée, devrait renforcer la confiance des marchés et garantir les ressources nécessaires au financement du développement national.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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