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Gabon : le déficit budgétaire devrait frôler les 6% en 2026

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La rétrogradation de la note de crédit du pays de B- à CCC+ par Fitch Ratings, reflète les risques croissants pour la capacité de remboursement de la dette du pays. Elle reflète également, les nombreux risques qui pèsent sur la capacité du Gabon à mobiliser les financements suffisants pour réaliser ses multiples projets. En outre, et plus important encore, cette dégradation reflète des déficits budgétaires plus élevés contre une croissance modérée du PIB. Il faut dire que les analystes de l’agence de notation prévoient une augmentation de l’ordre de 5,3% du PIB en 2025 et 5,8% en 2026, en lien avec la baisse des prix et de la production du pétrole annoncée à partir de 2025. 

Avoir une politique budgétaire expansionniste en temps de crise peut avoir des avantages très clairs sur une économie. En augmentant les dépenses publiques dans divers secteurs tels que les infrastructures, la santé, l’éducation, les aides sociales par exemple, le gouvernement peut créer une émulation entraînant une demande accrue pour les biens et services, stimulant ainsi l’activité économique. Cependant, cette stratégie a plus de chance d’aboutir, dans un environnement économique circonscrit par une gouvernance orthodoxe, ce qui n’est pas le cas au Gabon. 

C’est d’ailleurs en grande partie à cause de cette gestion peu orthodoxe que le pays est aujourd’hui en situation de déficit budgétaire, comme l’a récemment souligné Fitch Ratings. L’agence de notation s’attend ainsi à ce que le déficit budgétaire augmente à 5,3% du PIB en 2025 et à 5,8% en 2026, du fait de revenus pétroliers qui devraient diminuer en raison de la baisse des prix et de la production du pétrole à partir de 2025, et ce, en dépit du rachat à gros sous des actifs d’Assala Energy par l’Etat gabonais via Gabon Oil Company. 

Un déficit budgétaire proche de 6%

Autre facteur entraînant cette dégradation du déficit budgétaire, les élections prévues en 2025. Quand on sait que les précédentes ont coûté pas moins de 100 milliards de FCFA aux contribuables, elles pourraient rendre les mesures d’assainissement budgétaire (y compris la suppression des exonérations fiscales) moins probables. Ajouté à cela, des contraintes de financement qui pourraient entraîner une diminution progressive des dépenses et un bilan des dépenses extrabudgétaires qui ajoute des incertitudes à la trajectoire fiscale, c’est donc un déficit budgétaire proche de 6% qui attend notre économie.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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