Gabon : la prise en charge de la drépanocytose toujours complexe

Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge de la drépanocytose, la première dame Zita Oligui Nguema avait annoncé en juillet 2024, la mise en place d’un centre intégré pour une prise en charge pluridisciplinaire et efficace pour les personnes souffrant de drépanocytose. Une annonce qui avait suscité de l’espoir auprès de la population toutefois reste entourée de nombreux défis, tant sur le plan médical que social.
La drépanocytose est l’une des maladies génétiques les plus répandues en Afrique subsaharienne. Au Gabon, selon les estimations du ministère de la Santé, environ 25 % de la population serait porteuse du trait drépanocytaire. Pourtant, la sensibilisation du grand public reste insuffisante, et beaucoup de malades sont diagnostiqués tardivement, souvent après l’apparition de complications sévères.
Des soins coûteux et limités
Le traitement de la drépanocytose repose sur une prise en charge continue, avec des médicaments, des hospitalisations régulières, des transfusions et un suivi médical rigoureux. Malheureusement ces soins sont coûteux et peu accessibles pour de nombreuses familles. Les structures de santé spécialisées sont rares, concentrées dans les grandes villes comme Libreville et Franceville. En milieu rural, les patients doivent parcourir de longues distances pour consulter.
Bien que le Gabon ait lancé plusieurs initiatives pour lutter contre les maladies non transmissibles, la drépanocytose reste en marge des priorités. L’absence d’un programme national structuré freine la mise en place d’un dépistage néonatal systématique, d’un registre national des patients, ou encore de centres de référence dans toutes les régions.
Le gouvernement appelé à l’action
Face à cette situation, il serait judicieux que les autorités accordent une meilleure reconnaissance de la drépanocytose et une intégration plus efficace dans les politiques publiques de santé. Par exemple en rendant gratuit les soins pour les enfants drépanocytaires, en mettant un accent sur la formation du personnel médical et le soutien à la recherche. Pour l’heure de nombreuses familles continuent de faire face seules à cette maladie chronique, entre douleurs, hospitalisations et espoirs d’un meilleur accès aux soins.
GMT TV