Gabon : la fébrilité des mécanismes anticorruption, un frein à la croissance économique selon l’indice Mo Ibrahim
Le Gabon fait face à des difficultés majeures en matière de lutte contre la corruption. Des difficultés récurrentes soulignées par le rapport 2024 de l’Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique 2024 (IIAG) révèle une baisse de 6,2 points entre 2014 et 2023 dans l’efficacité des mécanismes anti-corruption, plaçant le Gabon au 40e rang sur 54 pays africains. Cette situation a le don de décourager les investisseurs et augmente au passage les coûts des projets d’infrastructure, un secteur où près de 700 milliards de FCFA sont dépensés chaque année.
Selon des estimations des partenaires techniques et financiers, la corruption au Gabon pourrait coûter jusqu’à 900 milliards de FCFA par an, notamment en raison de la mauvaise gestion des ressources publiques. A titre d’exemple, les fonds destinés aux infrastructures, essentiels pour le développement du pays, sont souvent détournés, limitant la réalisation des projets et augmentant les délais d’exécution. C’est d’ailleurs un des principaux cheval de bataille du président de la transition le Général Brice Oligui Nguema.
Impact sur les projets publics
En 2022, le gouvernement a alloué environ 400 milliards de FCFA à la construction et à l’amélioration des infrastructures publiques. Cependant, à cause de la corruption, une partie de ces fonds n’a pas atteint les objectifs visés, retardant plusieurs projets, tels que les routes et les ponts nécessaires au développement économique. Cette situation conforte la position de l’indice Mo Ibrahim, qui vient une nouvelle fois de démontrer la fébrilité des mécanismes anti-corruption dans le pays.
40e sur 54 pays africains dans ce domaine, le Gabon doit donc renforcer les mécanismes de transparence et de contrôle des finances publiques pour réduire ces pertes. Une meilleure gestion permettrait de libérer des fonds pour des projets de développement, augmentant ainsi la compétitivité du Gabon et stimulant une croissance économique plus rapide, estimée à seulement 2,3 % en 2023. C’est donc un chantier prioritaire pour le CTRI et son gouvernement, qui entendent mettre le Gabon sur la voie du développement à moyen terme.