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Gabon : la CNR et TELEMA appellent à la mobilisation contre la dérive du CTRI

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Alors que la Transition menée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) entre dans une phase cruciale avec l’annonce de l’élection présidentielle anticipée du 12 avril 2025, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) et la plateforme TELEMA expriment leur profonde inquiétude face à ce qu’elles considèrent comme une confiscation progressive du pouvoir par les militaires.

Dans une déclaration conjointe signée le 30 janvier 2025, ces organisations politiques dénoncent les multiples dérapages du régime militaire en place et appellent à une mobilisation nationale pour défendre « l’esprit initial du coup de libération du 30 août 2023 ».

Un espoir trahi par la Transition

L’engouement populaire qui avait suivi le renversement du régime d’Ali Bongo Ondimba a laissé place à une désillusion généralisée, estiment la CNR et TELEMA. En cause, « une gestion hasardeuse et précipitée de la Transition », qui aurait favorisé la remise en place des mêmes mécanismes d’exclusion et de manipulation que sous le régime déchu.

« Le peuple attendait une refonte institutionnelle crédible. Au lieu de cela, nous assistons à un recyclage des anciens barons du régime et à une organisation précipitée d’une présidentielle qui ne garantit ni l’inclusivité ni la transparence », fustigent-ils dans leur déclaration.

Un appel à la responsabilité du CTRI

Face à ces inquiétudes, la CNR et TELEMA appellent le Président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, à revenir aux fondamentaux de sa mission. « Nous en appelons à l’honneur des forces armées gabonaises. Elles ont le devoir de protéger la patrie et non de s’accaparer du pouvoir politique », insistent-ils dans leur déclaration commune.

Elles exhortent également les Gabonais à se mobiliser massivement pour refuser la dérive autoritaire qui semble se profiler. « Le coup d’État du 30 août devait être une libération, pas une nouvelle forme de soumission », concluent-elles.

Le bras de fer entre le pouvoir militaire et les forces politiques traditionnelles semble donc loin d’être terminé. Reste à savoir si cette alerte sera entendue par les autorités ou si le Gabon s’achemine vers une période de fortes tensions politiques et sociales.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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