Gabon : exclus du dialogue politique du 7 mai, 43 partis créent une coalition baptisée «Le Destin National»

Écartés de la rencontre du 7 mai dernier entre le président Brice Clotaire Oligui Nguéma et les partis politiques légalement reconnus, 43 formations non encore légalisées ont décidé de faire bloc. Réunis samedi au siège du Front National pour la Réfondation du Gabon (FNRG), dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville, ces partis ont officialisé leur rassemblement au sein d’une nouvelle plateforme baptisée Le Destin National (LDN).

Une réaction à une mise à l’écart jugée injuste. Pour Christian N’nang Nsome, président du Mouvement pour la Grandeur du Gabon (MGG) et porte-parole du LDN, ce regroupement est une réponse à une exclusion vécue comme humiliante : « Le Destin National milite activement pour la défense de la démocratie. […] Vive la Cinquième République, vive le LDN, pour que vive le Gabon ! ». À ses côtés, Sosthène Moubamba Moubamba, président du FNRG, dénonce avec force : « Le 7 mai, nous n’avons pas été considérés alors que nous avons fourni le plus grand travail. Certains partis légalement reconnus sont là depuis 30 ans et ne se sont jamais présentés à une élection ».

Ces formations politiques non encore reconnues entendent ainsi affirmer leur légitimité sur l’échiquier national, alors que le président Oligui Nguema a annoncé la révision imminente de la loi sur les partis politiques et une réduction drastique de leur nombre. Pour le LDN, cette réforme ne peut s’opérer sans ceux qui, bien que non légalisés, sont présents sur le terrain et se revendiquent de la base militante.

Une coalition pour peser dans la future recomposition politique

Dans leur déclaration commune, les membres du LDN annoncent une série d’initiatives : la signature d’une charte de coalition, une campagne d’adhésion nationale, l’investiture de candidats aux législatives, locales et sénatoriales, ainsi que la création d’un Observatoire Gabonais des Partis Politiques (OGPP). Leur ambition : participer pleinement à la vie politique et devenir une force d’équilibre au sein du paysage démocratique.

Le LDN défend une recomposition du champ politique autour de trois grands pôles : un parti de la majorité, un d’opposition et un du centre. Une structuration qui, selon eux, favoriserait la clarté démocratique et limiterait la cacophonie politique actuelle.

Une interpellation adressée au président de la République

« Nous voulons démontrer au chef de l’État que nous sommes réels », insiste Sosthène Moubamba Moubamba. En d’autres termes, il s’agit pour le LDN d’être reconnu non seulement comme une réalité politique, mais aussi comme un partenaire incontournable dans le processus de refondation en cours.

Alors que s’annoncent les élections générales de septembre et novembre prochains, la création du LDN vient rappeler que l’inclusivité reste un défi politique majeur. Le président Oligui Nguema sera-t-il prêt à entendre cette autre voix du pluralisme ?