Gabon : Ebomaf en passe d’abandonner ses ambitions pour la CNNII ?
La Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) est au centre d’un débat tendu. Un partenariat entre l’État gabonais et le groupe Ebomaf, signé en février 2024, semble au point mort. Ce blocage nourrit des spéculations sur l’avenir de la CNNII, jadis fleuron du transport maritime. Lors d’une réunion tenue le 29 novembre dernier, le directeur général de la CNNII, le contre-amiral Alain Jérôme Mounguet Ingoule, a tenté de clarifier la situation en présence des parties prenantes, y compris les délégués du personnel et l’Inspection spéciale du travail chargé des ports et rades (Ispra), rapporte le quotidien L’Union.
Lors de cette rencontre, le directeur général a rappelé ses efforts pour maintenir le paiement régulier des salaires et amorcer un plan de relance visant à redonner à l’entreprise sa dignité. Cependant, il a exprimé son étonnement face aux accusations de blocage. « Les documents nécessaires à l’exécution du plan ont été transmis au concessionnaire, mais aucun retour concret n’a suivi », a-t-il déclaré.
De leur côté, les délégués du personnel, exaspérés par 17 mois d’arriérés de salaire, ont rencontré le président directeur général d’Ebomaf le 24 novembre dernier. Suite à cette entrevue, ils ont exigé la tenue d’une réunion impliquant toutes les parties prenantes sous huitaine, faute de quoi une grève serait relancée.
Un partenariat incertain entre la CNNII et Ebomaf ?
Malgré ces revendications, la direction actuelle affirme ne pas pouvoir accéder aux demandes des employés. Certains observateurs y voient un signe de désaccord profond entre les acteurs, laissant planer des doutes sur l’engagement d’Ebomaf. Selon des informations obtenues par nos confrères, le groupe pourrait envisager de se retirer du projet, fragilisant davantage l’avenir de la CNNII.
Dans ce contexte, l’incertitude règne sur la viabilité de cette concession. Pour une source proche de la Direction générale de la CNNII contacté par Gabon Media Time, « des ajustements doivent être fait. Dans les prochains jours tout va rentrer dans l’ordre ». Le gouvernement, Ebomaf et la direction de la CNNII devront rapidement trouver un terrain d’entente pour éviter une crise sociale et financière majeure. Le sort de la CNNII, et par extension celui du transport maritime national, reste suspendu à des décisions stratégiques à venir.