Gabon : devant l’ONU, Paul-Marie Gondjout défend les avancées nationales contre la discrimination raciale

À l’occasion de la 115ème session du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), tenue par visioconférence ce mardi 30 avril 2025, le Gabon a présenté son 10ème rapport périodique devant les experts onusiens. Une séquence diplomatique marquante conduite par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout, qui a mis en lumière les efforts entrepris par le pays en matière de respect des droits humains et d’adaptation de son arsenal législatif aux conventions internationales.
Modernisation juridique et dynamique de transition. Dans un exposé structuré, Paul-Marie Gondjout a souligné l’engagement du Gabon à actualiser ses textes juridiques dans le cadre de la transition politique menée sous la houlette du Général Brice Clotaire Oligui Nguema. « Le processus démocratique en cours vise aussi à renforcer l’État de droit et les mécanismes de protection des droits fondamentaux », a-t-il déclaré depuis Libreville.
Le rapport présenté, élaboré à travers un processus participatif via le Comité national de rédaction des rapports sur les droits humains, a été validé en Conseil des ministres avant sa soumission aux Nations Unies. L’un des axes forts évoqués concerne le lancement du 7ème recensement général de la population, « qui permettra de disposer de données démographiques fiables pour mieux cerner les inégalités et les besoins spécifiques des communautés », a expliqué le ministre.
Plan d’action national contre la discrimination raciale
Dans son intervention, le ministre Gondjout a également évoqué l’adoption d’un plan d’action national contre le racisme, la xénophobie et l’intolérance. Ce document stratégique, élaboré en 2023, vise à renforcer la sensibilisation, la formation des agents publics et la diffusion de la Convention dans les écoles de formation.
La réorganisation de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) par la loi n°023/2024 a également été mise en avant comme un levier de conformité avec l’article 4 de la Convention. Cette réforme vise à criminaliser toute forme de discrimination raciale, religieuse ou ethnique, en cohérence avec les normes internationales.
Droits des migrants et lutte contre la traite
Autre point saillant du rapport : la situation des migrants, réfugiés et apatrides. Le Gabon a engagé une réforme de la loi 05/86 sur l’admission et le séjour des étrangers afin d’en aligner les dispositions sur les standards internationaux. Le pays a aussi mis en place une commission nationale de lutte contre la traite des personnes avec un plan d’action 2025-2029.
La session du Comité se poursuivra jusqu’au 1er mai, mais d’ores et déjà, la présentation gabonaise témoigne d’une volonté affirmée de redorer son image sur la scène internationale et de conforter ses engagements en matière de droits humains. Pour le gouvernement, il s’agit de démontrer que « la transition n’est pas qu’institutionnelle, mais aussi humaine et juridique », selon les mots d’un membre de la délégation.
Un signal fort alors que le Gabon s’efforce de conjuguer transition politique et relèvement normatif, dans un contexte régional et international scruté de près.
GMT TV