Gabon : comment le Compte Unique du Trésor peut limiter les dérapages budgétaires
La mise en place du Compte Unique du Trésor (CUT) au Gabon constitue une réponse stratégique aux préoccupations soulevées par des institutions financières internationales comme le Fonds Monétaire International (FMI) concernant la gestion des finances publiques. En centralisant l’ensemble des ressources de l’État dans un seul compte, le CUT vise à améliorer la transparence et à renforcer le contrôle budgétaire, des éléments cruciaux pour éviter les dérapages budgétaires substantiels qui ont souvent caractérisé le pays, notamment au cours de ces 10 dernières années.
L’un des principaux avantages du CUT réside dans sa capacité à fournir une visibilité complète sur les recettes et les dépenses de l’État. En regroupant tous les flux financiers, le gouvernement pourra mieux anticiper les variations de trésorerie et gérer ses obligations financières. Cette approche devrait permettre de réduire le risque de déficit budgétaire et de prévenir des situations où les dépenses dépassent les recettes, un problème récurrent au Gabon. Une gestion plus rigoureuse des finances publiques, facilitée par le CUT, peut ainsi contribuer à la stabilité macroéconomique du pays.
En effet, le CUT permettra de renforcer le suivi des dépenses publiques, limitant ainsi les possibilités de mauvaise gestion et de détournement de fonds. En centralisant les opérations financières, les autorités pourront mettre en place des mécanismes de contrôle internes plus efficaces, notamment des audits réguliers et des systèmes de suivi. Cela contribuera à instaurer un climat de confiance entre l’État et les citoyens, ainsi qu’avec les partenaires internationaux, en montrant un engagement clair envers la transparence et la responsabilité financière.
Des défis endogènes
Cependant, l’opérationnalisation du CUT au Gabon ne sera pas sans défis. L’un des principaux obstacles à surmonter est le manque d’infrastructures technologiques adaptées. Pour que le CUT fonctionne efficacement, il est essentiel de disposer de systèmes d’information financière robustes capables de gérer les flux financiers en temps réel. Le gouvernement devra investir dans la formation des agents publics et dans la mise en place de systèmes de gestion des finances publiques adaptés aux exigences du CUT.
Un autre défi important pourrait être la résistance au changement au sein des institutions publiques. La mise en place du CUT nécessitera une réforme en profondeur des pratiques actuelles, ce qui peut susciter des réticences parmi les fonctionnaires habitués à un mode de fonctionnement moins transparent. Une sensibilisation et une formation adéquates seront indispensables pour garantir que les agents comprennent l’importance du CUT et adhèrent à cette nouvelle approche de la gestion budgétaire.
