Gabon : bras de fer entre le ministère de la Justice et les greffiers grévistes
La décision des greffiers, réunis au sein du Syndicat national des greffiers (SYNAGREF), de déclencher une grève illimitée à l’issue de leur assemblée générale du 9 janvier 2025, a suscité une réaction immédiate et ferme du ministère de la Justice. Paul-Marie Gondjout, Garde des Sceaux, dans un communiqué parvenu à Gabon Media Time (GMT)s’est dit « surpris » par ce mouvement, estimant que des avancées significatives avaient été enregistrées sur les revendications des grévistes.
Des revendications en cours d’aboutissement. Le ministère a tenu à rappeler que les négociations engagées avec les syndicats avaient permis des progrès importants. Concernant le statut particulier des greffiers, « une commission composée de représentants de l’Administration Centrale et des membres des syndicats a validé le projet le 7 janvier, en vue de sa transmission au Secrétariat Général du Gouvernement », souligne le communiqué.
Sur la question du reclassement exceptionnel, « le décret n°0148/PT-PR/MJGS portant reclassement de 274 greffiers a été signé le 4 avril 2024 par le Président de la Transition », ajoute le document. Pour les cartes professionnelles, le ministère affirme que « des spécimens de macarons destinés aux magistrats, greffiers et autres personnels judiciaires ont été présentés aux syndicats avant leur production imminente ». Enfin, concernant les costumes d’audience, une commande a été passée et attend le règlement par le Trésor Public.
Une grève qualifiée d’antipatriotique
Le ministre n’a pas caché son mécontentement face à cette grève qu’il estime inopportune. « Alors même que notre pays traverse une période charnière, certains personnels judiciaires posent des actes antipatriotiques de nature à paralyser l’appareil judiciaire », a-t-il déclaré.
Mises en garde contre les débordements. Paul-Marie Gondjout a également rappelé que « les grévistes sont tenus de respecter le principe de la liberté de travail » et que « les journées de grève ne seront pas rémunérées ». En cas de débordement, la responsabilité des syndicats et des grévistes pourrait être engagée, conformément à la loi n°18/92 du 18 mai 1993.
Un appel au dialogue. Malgré les tensions, le ministère appelle les greffiers à faire preuve de responsabilité et à privilégier le dialogue pour éviter une paralysie de l’appareil judiciaire dans un contexte de transition nationale.