Gabon : aérien, infrastructures, énergie, mines, hydrocarbures, la France joue son va-tout
Revenues de Beijing avec 4,3 milliards de dollars US soit près de 2526 milliards de FCFA de contrats concessionnels et PPP, les autorités gabonaises ont désormais l’assurance du soutien de l’Empire du milieu. Dans le même temps, la France, qui a reçu une importante délégation gabonaise le 29 mai dernier pour le 1er Forum économique Gabon-France, en présence du Président Brice Clotaire Oligui Nguema et de membres de son gouvernement, tente de faire une nouvelle percée. Pour ce faire, le pays de Marianne cible les domaines des énergies, de l’agriculture, de l’agro-industrie et agro foresterie, des mines et hydrocarbures, de l’aérien, des infrastructures, de l’industrie ou des services.
Conduite par Philippe Labonne, président du comité Afrique et président d’Africa Global Logistics (AGL), une délégation d’entreprises françaises est attendue à Libreville dans les prochaines semaines. Quelques mois à peine après la tenue à Paris du 1er Forum économique Gabon-France, en présence du Président Brice Clotaire Oligui Nguema et de membres de son gouvernement. Ce forum a réuni plus de 600 participants, dont 150 représentants d’entreprises françaises. Ils ont pu échanger sur les projets de partenariats entre les deux pays et plusieurs protocoles d’accord d’ampleur ont été signés notamment dans les domaines des énergies, de l’agriculture, de l’agro-industrie, des mines ou encore des hydrocarbures et des infrastructures.
739 milliards de FCFA étaient ainsi collectés par la partie gabonaise sous forme de contrats. Seulement quelques semaines après ce forum, la Chine a relevé le défi avec un Forum Sino-Gabonais en marge du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC). Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’Empire à contre-attaqué. 2526 milliards de FCFA d’investissements attendus. De nouveaux projets structurants dont un barrage d’une capacité de 600 MW, un port à Ndjolé, un autre à Mayumba, des projets technologiques et une nouvelle ville à l’image de Diamniadio au Sénégal. Excusez du peu. Face à ce constat, la France a décidé de répliquer. Le pays de Marianne va jouer son va-tout.
Une délégation du MEDEF attendue à Libreville en novembre prochain
Avec pour objectif de renforcer les partenariats signés dans les domaines des énergies, de l’agriculture, de l’agro-industrie et agro-foresterie, des mines et hydrocarbures, de l’aérien, des infrastructures, de l’industrie ou des services, la France, 1er fournisseur du Gabon avec une part de marché de 25 %, mais dépassée par la Chine, qui concentre le tiers des exportations gabonaises, a donc diligenté son secteur privé pour une opération reconquête. Le Gabon, 8ème destination des IDE français en Afrique, verra donc arriver des entreprises multisectorielles en novembre prochain. Dans cette bataille géo-stratégico-économique, qui l’emportera? Telle est désormais la question.
Si elle dispose de 91 filiales de ces entreprises qui font un chiffre d’affaires cumulé de près de 3 milliards d’euros, emploient 12.500 salariés, et représentent un stock d’IDE de 1,3 milliard d’euros, la France qui souhaite entre autres au terme de ce nouveau forum, identifier les projets de partenariats prioritaires pour le Gabon et sur lesquelles pourraient se positionner les entreprises françaises, échanger directement et au plus haut niveau avec les décideurs gabonais et leur proposer des solutions, devra batailler. Convaincre. Jouer son va-tout, sans l’assurance de réussir. Pour le Gabon, l’heure est au choix. Au choix de nouveaux partenariats stratégiques qui pourront enfin l’aider à sortir la tête de l’eau.