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Gabon : 100 dossiers criminels à juger, la justice face à l’épreuve de la vérité

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La Cour criminelle de Libreville a lancé, ce 15 juillet 2025, sa première session criminelle ordinaire de l’année. Cent affaires graves impliquant 148 accusés, dont plusieurs ressortissants étrangers, seront jugées jusqu’au 15 août prochain. Entre crimes sanglants, viols et vols violents, la justice gabonaise est appelée à faire preuve de rigueur et de transparence.

C’est une session d’assises sous tension qui s’est ouverte au Palais de justice de Libreville, en présence du ministre de la Justice, Séraphin Akure Davain. Attendue aussi bien par les victimes que les accusés, cette session couvre un large spectre de crimes d’une gravité extrême : meurtres, assassinats, coups mortels, viols aggravés, cambriolages à main armée. Selon le rôle dressé par le parquet général, pas moins de 100 dossiers criminels seront examinés, impliquant 148 prévenus dont six femmes, parmi lesquels une proportion importante d’étrangers.

Une session pour « dire le droit »

« Ce n’est ni une mise en scène judiciaire, ni une formalité administrative. C’est un rendez-vous avec la vérité, la justice et le droit », a martelé Nancy Engandjas Iwenga, Premier président de la Cour d’appel judiciaire, en ouverture des travaux. Pour sa part, le procureur général Eddy Minang a souligné l’importance de ces audiences dans le cadre des articles 209 et suivants du Code de procédure pénale, rappelant que chaque accusé bénéficiera de son droit à un procès équitable.

Composée de magistrats professionnels, de jurés populaires et d’assesseurs tirés au sort selon les règles de droit, la Cour criminelle n’est pas une juridiction permanente. Elle ne siège qu’en session, et sa compétence est exclusivement réservée aux crimes. L’ensemble des accusés seront assistés d’un avocat, y compris ceux dont les moyens ne permettent pas d’en financer les honoraires – l’État prévoyant un dispositif d’avocat commis d’office.

L’épreuve de la justice face aux violences sociales

Certaines des affaires examinées remontent à plus de dix ans. Ce retard d’audiencement témoigne à la fois de l’engorgement du système judiciaire et des attentes sociales autour de cette session. Pour de nombreuses familles de victimes, cette session représente un espoir de voir les responsabilités enfin établies, après des années de silence ou d’instruction interminable.

Sous escorte policière, tous les accusés comparaîtront détenus. Des mesures de sécurité renforcées sont prévues durant toute la durée des audiences, qui devront concilier efficacité judiciaire et respect des garanties procédurales. Alors que les regards de l’opinion publique restent braqués sur cette juridiction, l’enjeu est clair : démontrer que la justice gabonaise est capable de traiter avec équité et fermeté les crimes les plus graves.

Rigueur, impartialité et transparence seront les maîtres mots de cette session, dans un contexte où la confiance des citoyens dans l’institution judiciaire reste fragile mais cruciale pour le processus démocratique en cours.

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